Les rejets de phosphogypse du Groupe chimique tunisien polluent Gabès

Par : TAP

Les zones au voisinage de l’usine du Groupe chimique tunisien (GCT) à Gabès restent fortement affectées par les rejets de phosphogypse et de fluor, selon les résultats d’une étude réalisée par le Bureau d’études Ingénierie de l’Hydraulique, de l’Equipement et de l’Environnement (IHE) avec l’Institut National des Sciences et Technologie de la Mer (INSTM).

Présentée, jeudi 4 octobre à Tunis, au cours d’une journée d’information, cette étude, axée sur la caractérisation des milieux marins au voisinage des usines du GCT, précise que contrairement aux sites de Sfax et de Skhira (gouvernorat de Sfax), les sédiments analysés autour du site de Gabès ont enregistré une forte pollution par le phosphore et la matière organique, outre des valeurs de métaux lourds qui dépassent considérablement les seuils admis.

Toutefois, cette pollution reste cantonnée dans l’aire inscrite entre le port de pêche et le port commercial de Ghannouche, relève l’étude, ajoutant qu’au nord de cette zone, toute trace de pollution est absente tandis qu’au sud, la pollution peut atteindre des zones relativement éloignées du point de rejet (de l’usine).

S’agissant de la faune, l’étude précise que le site de Gabès est dépourvu de toute présence floristique et la diversité de la macro-flore reste réduite. Les premières réapparitions de la faune commencent à partir de 2 à 3,3 km au large, précise encore l’étude.

Sur le long et le court termes, l’étude recommande d’arrêter le rejet en mer du phosphogypse, d’éloigner les autres types de rejets hydriques, outre la mise en place d’un programme de suivi complet et continu. Intervenant au cours de la journée d’information, Rafik Ben Charrada, expert de l’IHE, a fait savoir que l’étude qui s’inscrit dans le cadre du projet de mise à niveau environnementale de certaines usines du GCT, est axée sur la caractérisation des milieux marins situés en face des sites de Sfax, Shkira et Gabès. «Le programme de mise à niveau environnementale de certaines usines du GCT comporte un ensemble de projets visant la réhabilitation environnementale des unités de production», a, pour sa part, affirmé M.Kais Daly, PDG du GCT.

Ce programme, a-t-il précisé, qui permettra de réduire de 80%, le niveau des émissions des usines du groupe, est doté d’un coût total de 149,5 millions d’euros (1 euro= 2,0285 dinars), dont 84,5 millions d’euros de fonds propres du GCT. La BEI (Banque européenne d’investissement) participe à hauteur de 55 millions d’euros sous forme de prêts et l’Union Européenne 10 millions d’euros, a-t-il indiqué.

WMC/TAP