Gilles Kepel à l’ouverture du Forum de l’ATUGE : “La colère des jeunes Tunisiens traduit le déficit du traitement de la question sociale”

Ce sont des facteurs sociaux qui ont déclenché le feu des soulèvements arabes. La question sociale est-elle traitée correctement depuis? C’est à cette question qu’a essayé de répondre jeudi 13 septembre Gilles Kepel, professeur des Universités à l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris.

La réponse est non. “Les questions sociales se présentent avec plus d’acuité. L’élément social catalyseur des révolutions arabes pourrait faire retour dans une dimension qui ne serait pas forcément rassurante”.

Gilles Kepel, qui a tout récemment visité Sidi Bouzid, a remarqué la récupération de la colère et de l’insatisfaction sociale par les courants religieux radicaux: “C’est ainsi que Ansar Al Chariaa d’Abou Iadh a fait mainmise sur la Grande Mosquée de Sidi Bouzid. Les acteurs de la révolution se sont vus supplantés par de nouveaux acteurs politico-religieux qui ont profité de la situation pour s’imposer sous couvert de religion et traduisent des revendications sociales insatisfaites et le déficit du traitement de la question sociale”.