Fête de la République : La “fausse” convergence de vues des trois présidents sur l’avenir de la Tunisie!

Par : TAP

trois-presidents-220.jpgLe président de l’Assemblée nationale constituante, Mustapha Ben Jaafar, a estimé mercredi 25 juillet que “la nouvelle Constitution doit faire l’objet d’un plus large consensus, préserver les constantes nationales, garantir les droits et libertés et jeter les fondements d’un Etat de droit”. Dans cet esprit, elle doit “consacrer la séparation des pouvoirs et prévoir la création d’une Cour supérieure constitutionnelle qui garantira l’inviolabilité des textes de loi”, a-t-il ajouté lors d’une séance spéciale organisée, au Bardo, à l’occasion du 55e anniversaire de la proclamation de la République, et ce en présence de dirigeants de partis politiques, de présidents d’organisations nationales, de représentants de la société civile et de chefs de missions diplomatiques accrédités en Tunisie.

Il a, dans le même contexte, plaidé en faveur de l’établissement d’un consensus national autour de l’édification d’une Tunisie nouvelle et de l’adoption d’un régime politique conforme aux spécificités nationales, un régime qui fasse l’objet d’un consensus loin de toute forme de tiraillements politiques.

“En tant que pouvoir et opposition, nous pouvons construire ensemble”, a pour sa part lancé le président de la République provisoire, Moncef Marzouki, pour qui “la mission d’un Etat juste est de réaliser le développement et lutter contre la pauvreté, l’indigence et la marginalisation”, ajoutant que “la démocratie à elle seule ne peut nourrir un affamé ni vêtir une personne démunie”. “Le peuple qui nous a choisis peut se révolter de nouveau contre nous”.

Par ailleurs, “une fois la rédaction de la nouvelle Constitution achevée, souligne le président de la République, nous devons prévoir l’organisation des élections au printemps 2013, l’objectif étant d’honorer les promesses que nous avons faites au peuple”, a-t-il indiqué. Il a, dans le même contexte, souligné que la nouvelle Constitution doit garantir une parfaite distribution du pouvoir exécutif entre le président de la République et le chef du gouvernement et instaurer une magistrature indépendante du pouvoir exécutif. Et à l’instar de Ben Jaafar, Marzouki estime nécessaire la création d’une Cour constitutionnelle, un Parlement et des instances supérieures pour l’information et les élections et de lutter contre la corruption.

Quant au chef du gouvernement provisoire, Hamadi Jebali, il a estimé que «la réussite de la période de transition passe par l’élaboration d’une Constitution consensuelle et l’organisation d’élections libres et transparentes». Il a également réaffirmé l’attachement du gouvernement au dialogue et à la concertation avec les partis politiques, les instances, les organisations et les composantes de la société civile autour des principales questions et des projets de loi à même de garantir la réussite de la période de transition. «Nous ne nions pas l’existence de certains obstacles que nous nous efforçons tous de surmonter pour que toutes les forces politiques et civiles contribuent à la réalisation des objectifs de la révolution et à la réussite des prochaines échéances».

Selon lui, les prochaines élections représentent une étape charnière dans l’édification de la République, renouvelant, à ce propos, sa proposition d’organiser ces élections le 20 mars 2013. Le gouvernement, a-t-il annoncé, a élaboré un projet de loi portant création d’une instance nationale indépendante pour les élections conformément aux standards internationaux. A cet égard, il a formé l’espoir de voir ce projet faire l’objet d’un dialogue national sérieux et responsable et aboutir à un consensus solide qui inaugure une deuxième expérience électorale réussie. «Le consensus des Tunisiens autour de la nouvelle Constitution est le meilleur garant pour en assurer le respect et l’application», a-t-il ajouté.

Par ailleurs, M. Jebali a fait état des pas franchis sur la voie des négociations sociales dans tous les secteurs, formant l’espoir de voir ces négociations prendre fin au cours du mois prochain. La majoration salariale, a-t-il précisé, sera appliquée sur deux tranches: la première au courant de ce mois et la deuxième au cours des mois prochains. A cet égard, il a annoncé la décision d’augmenter le SMIG (Salaire minimum interprofessionnel garanti) et d’aligner progressivement le SMAG (Salaire minimum agricole garanti) sur le SMIG.

Jebali a également affirmé que le gouvernement ne ménagera aucun effort pour lutter contre la hausse des prix notamment des produits de base et garantir l’approvisionnement du marché en ces produits durant le mois de Ramadan. 

Il a, également, souligné que le gouvernement oeuvrera à parvenir à une nouvelle forme consensuelle du Conseil économique et social (CES) en tant qu’instance consultative qui réunit des experts de plusieurs secteurs, tels que la finance, les affaires, la fiscalité, l’environnement et le droit. La réalisation des objectifs de la révolution et l’édification d’une deuxième République demeurent tributaire de la protection de la révolution contre les forces anti- révolutionnaires et de la rupture avec la corruption et ses symboles, a-t-il conclu. Cette séance spéciale s’est déroulée en présence de dirigeants de partis politiques, de présidents d’organisations nationales, de représentants de la société civile et de chefs de missions diplomatiques accrédités en Tunisie.

La ressemblance de contenu des discours des trois présidents (Ben Jaafar, Marzouki et Jebali) est tellement frappante qu’on se demande qui a copié qui! 

WMC/TAP