La compétitivité de l’économie est à deux vitesses, selon une de la BEI

Par : TAP

Les résultats d’une étude sur “les défis de la compétitivité de l’emploi dans le cadre de la transition démocratique en Tunisie”, ont été présentés, mardi 8 mai à Tunis, à l’occasion d’un atelier organisé par le ministère de l’Investissement et de la Coopération internationale et la Banque européenne d’investissement (BEI).

Financée par la BEI (175 mille euros), cette étude a pour objectif de mettre à la disposition du gouvernement et de ses partenaires techniques et financiers un diagnostic de la compétitivité de l’économie tunisienne, en portant une attention particulière aux questions de l’emploi et du développement régional. Elle présente également un ensemble de propositions.

Il ressort de cette étude (septembre 2011 – avril 2012), que le déficit d’emplois pour les diplômés du supérieur s’est accentué d’année en année de -7.000 emplois par an au début des années 2000 à -14.700 emplois par an, entre 2007 et 2009. D’après cette étude, “à moins d’une très forte augmentation des créations d’emplois hautement qualifiés par le secteur privé, le chômage des diplômés demeurera un problème majeur” pour le pays.

En ce qui concerne le développement régional, l’étude a précisé que dans les régions de l’intérieur, les investissements privés rapportés à la population ont été très inférieurs à la moyenne nationale.

Elle a démontré, notamment, l’essoufflement du modèle de développement qui a pour corollaire les disparités régionales en matière de développement, le chômage des diplômés, un environnement des affaires de moins en moins dynamique et adapté, des facteurs répulsifs d’activités créatrices de fortes valeurs ajoutées et une compétitivité des entreprises qui privilégie le facteur prix.

Il en ressort que l’économie tunisienne est duale (à deux vitesses) et extravertie. Y coexistent sans interagir l’un avec l’autre, un secteur off-shore dynamique et un autre on-shore, faiblement compétitif.

Selon l’étude, le dispositif des incitations à l’investissement présente des insuffisances qualitatives et quantitatives relatives à l’emploi, aux activités valorisantes et l’équilibre régional. A cela s’ajoutent les réticences du secteur bancaire et financier à soutenir le développement des entreprises.

Le document a présenté des propositions visant l’amélioration de l’efficacité et l’efficience des aides publiques aux entreprises (réformer le système des aides, créer dans chaque gouvernorat, une agence de promotion de l’entreprise…) et le remplacement de l’ensemble des incitations à l’investissement par une incitation unique,” la prime d’appui à la compétitivité”. Il s’agit également, de fiscaliser les bénéfices rapatriés par les investisseurs étrangers, d’évaluer systématiquement les politiques et programmes publics, de poursuivre activement les négociations avec l’Union européenne sur le partenariat privilégié et de créer et promouvoir des labels pour les produits tunisiens de l’agriculture et de la pêche.

Intervenant à cet atelier, le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’investissement et de la Coopération Internationale, Alaya Bettaieb, a indiqué que “les résultats et le diagnostic de cette étude vont alimenter la réflexion, au moment où le gouvernement est en train de repenser son schéma de développement pour qu’il soit inclusif, équilibré… “

Ont pris part à cet atelier des experts, des représentants de la BEI, de l’UE, du patronat tunisien et de l’UGTT.

WMC/TAP