EDF : l’autorité boursière italienne valide une offre améliorée sur Edison

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érence de presse le 3 avril 2012 à Paris (Photo : Pierre Verdy)

[04/05/2012 08:18:31] PARIS (AFP) EDF a annoncé vendredi avoir obtenu l’accord du gendarme boursier italien, la Consob, à une offre améliorée aux minoritaires d’Edison, alors que son offre initiale avait été jugée insuffisante, ouvrant ainsi la voie à sa prise de contrôle du producteur d’énergie italien.

La Consob a émis jeudi soir “un avis officiel validant” les éléments de cette “structure de transaction révisée”, a annoncé le géant français de l’électricité dans un communiqué.

Dans le détail, l’offre aux actionnaires minoritaires va être relevée de 5 centimes à 89 centimes d’euros par action d’Edison. Mais ce surcoût sera partagé à égalité entre EDF et la holding Delmi (qui regroupe les coactionnaires italiens de la société), ce qui représentera une charge supplémentaire de 25 millions d’euros au maximum pour l’électricien français.

Parallèlement, les autres éléments de la prise de contrôle vont être modifiés pour tenir compte de ce prix révisé, sans modifier l’équilibre global de la transaction.

Ainsi, EDF, qui détient actuellement environ la moitié du capital d’Edison (directement et indirectement), paiera 80 millions d’euros de plus, soit 780 millions d’euros en tout, pour grimper à 80,7% du capital et prendre ainsi le contrôle direct de l’entreprise.

Parallèlement, Delmi devrait payer 80 millions d’euros supplémentaires (soit 680 millions) pour obtenir la totalité du capital d’Edipower, importante filiale de production d’électricité d’Edison.

EDF souligne que cette transaction révisée reste conditionnée à quelques feux verts, à savoir “la finalisation de la documentation” pour tenir compte des nouveaux termes, “l’approbation de la transaction par les organes sociaux” concernés, et enfin le feu vert de l’autorité de la concurrence européenne.

La prise de contrôle d’Edison par EDF avait subi il y a un mois un nouveau revers, la Consob ayant rejeté le prix initial auquel le groupe français voulait racheter les parts des actionnaires minoritaires de la société italienne (soit 0,84 euro par action), menaçant ainsi de faire dérailler toute la transaction, et forçant le groupe à revoir les termes de l’opération avec ses partenaires.

La prise de contrôle d’Edison est un projet stratégique pour EDF, qui veut faire du groupe italien son pôle de développement dans le domaine du gaz, une source d’énergie dont la demande est appelée à croître fortement.

Plus largement, cette transaction doit contribuer aux ambitions du géant français de l’électricité, qui veut porter son parc de production d’énergie à 200 gigawatts d’ici 2020 (contre environ 160 gigawatts l’an dernier).

Ce dossier a déjà subi d’innombrables rebondissements et plusieurs tentatives avortées d’EDF pour s’assurer le contrôle d’Edison, depuis que le groupe français a fait son entrée dans son tour de table en 20O1.

Ainsi, au printemps 2011, le gouvernement italien, alors dirigé par Silvio Berlusconi, avait fait capoter une précédente tentative du français pour s’emparer d’Edison.

Puis, à l’automne, les coactionnaires de la société avaient fait voler en éclats un accord de partage des actifs d’Edison avec EDF, et bataillé pour obtenir la totalité d’Edipower en échange de la montée du français au capital d’Edison.