Microsoft joue les policiers informatiques et saisit des serveurs aux USA

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ège de Microsoft à Paris (Photo : Eric Piermont)

[27/03/2012 05:23:31] SAN FRANCISCO (AFP) Le géant des logiciels américain Microsoft prend désormais les devants pour lutter contre les criminels du net: armé de mandats judiciaires, il déploie sa propre police d’intervention pour saisir des logiciels à l’origine de piratage à grande échelle.

Le groupe informatique de Seattle (nord-ouest des Etats-Unis) a indiqué que deux serveurs utilisés par des cybercriminels avaient été saisis vendredi dans deux Etats américains dans le cadre d’une campagne de lutte contre les escroqueries en ligne.

Le groupe se félicite dans un communiqué publié dimanche d’avoir “mené avec succès une action mondiale coordonnée contre certaines des organisations criminelles informatiques les plus notoires, qui nourrissent la fraude par internet et les vols d’identité”.

Une équipe d’intervention menée par le géant des logiciels s’est appuyée sur des lois conçues pour lutter contre la mafia afin d’obtenir des mandats de saisie des serveurs, qui étaient situés l’un en Pennsylvanie (est) et l’autre dans l’Illinois (nord) et qui servaient à contrôler des ordinateurs infectés par un virus.

Une parade juridique qui, à défaut d’avoir servi à arrêter les criminels, permet de faire cesser leurs activités en mettant la main sur les ordinateurs à l’origine de leurs actions.

Ces serveurs ont introduit dans des millions d’ordinateurs un virus capable de copier des numéro de comptes et des codes secrets bancaires, des données qui ont permis de voler pour 100 millions de dollars en ligne sur les cinq dernières années, d’après des documents de justice.

Quelque 13 millions d’ordinateurs ont été infectés par “le réseau de zombies Zeus”, ou “botnet Zeus” du nom du code informatique sur lequel repose le virus.

Cette saisie est la dernière opération de coopération de Microsoft avec d’autres membres du secteur informatique et de la finance pour démanteler ces réseaux cybercriminels.

Microsoft, qui dispose d’une unité interne de “lutte contre le crime numérique”, a notamment collaboré pour son “raid” de vendredi avec l’association des groupes paiements électroniques américaine.

Le géant des logiciels lutte contre le piratage et les réseaux criminels qui utilisent des virus car ces crimes à grande échelle nuisent à la confiance des utilisateurs d’ordinateurs, et par extension à la réputation de son système d’exploitation Windows, utilisé dans une majorité de postes informatiques dans le monde.

Il y a six mois Microsoft avait démantelé un autre réseau d’ordinateurs infectés, soupçonné d’avoir été utilisés pour de nombreuses activités y compris diffuser des “spams”, pour des arnaques boursières en ligne ou dans le cadre de l’exploitation sexuelle d’enfants et avait poursuivi en justice le propriétaire d’un domaine en ligne utilisé pour en contrôler les activités.

Il y a un an, Microsoft avait démantelé un réseau “complexe” d’ordinateurs infectés utilisé pour envoyer des milliards de messages chaque jour pour faire l’apanage de faux médicaments.

Ce réseau était constitué d’un million d’ordinateurs infectés par un code, dit code Rustock, qui permettait aux pirates informatiques de les contrôler à distance.

Les propriétaires d’ordinateurs infectés ne savent généralement pas que les pirates informatiques utilisent leur poste.