Tunisie : Un plan de développement pour les cinq prochaines années

Dans un entretien accordé à notre confrère Al Masdar, Abdelhamid Triki, ministre de Planification et de la Coopération internationale, a affirmé que l’économie tunisienne a enregistré une croissance négative, au premier trimestre 2011, dans la limite de 3,3% alors qu’elle a baissé au deuxième trimestre à moins de 3%, selon les premières estimations.

Il a indiqué que plusieurs indicateurs montrent un retour à la dynamique économique dans le pays durant le mois de juin 2011, surtout avec la croissance des impôts sur la valeur ajoutée à 80 et 100 million dinars et l’amélioration des activités de certains secteurs économiques.

Il souligne en outre que l’amélioration de l’économie nationale est strictement liée à la stabilité sécuritaire et l’arrêt des sit-in et des grèves dans plusieurs unités industrielles publiques et privées. Il rappelle que la loi des Finances complémentaire pour l’année 2011 comporte plusieurs projets et programmes importants. 

Croissance positive?

Il ajoute que le deuxième semestre sera certainement meilleur que le premier à condition que soit instauré la stabilité politique et sécuritaire. On estime que le taux de croissance sera positif de 0,2%.

En ce qui concerne les prêts octroyés par les organismes internationaux, M. Triki signale qu’ils sont d’une valeur de 1.850 millions de dinars, répartis entre Banque mondiale (700 MDT), BAD (700 MDT), AFD (370 MDT) et Commission de l’Union européenne (90 MDT).

«Jusqu’au 3 août 2011, la Tunisie a reçu 1,6 milliard de dinars, soit 500 millions de dinars de la BAD et 85 millions d’euro de l’AFD durant le mois de juillet dernier. Le 1er août et le 3 août, on a reçu réciproquement le montant de 250 millions de dinars», a-t-il précisé.

Le ministre a indique que la Tunisie a pu avoir accès à ces prêts dans un délai très court alors que les procédures ordinaires prendraient 3 à 4 ans. Il affirme qu’ils ont été octroyés avec des conditions très avantageuses soit une période de latence allant jusqu’à cinq ans et un remboursement sur 30 ans.

Un plan de développement

Concernant le plan de développement à moyen terme en cours de préparation, le ministre a noté qu’il se compose de trois étapes. Une première étape (2011-2012) consistera à contenir les répercussions négatives de la période post-révolution. Une deuxième étape  (2012-2013) sera une période de transition économique. Une troisième étape (2014-2016) se concentrera sur l’amélioration des conditions de vie, la réalisation de la croissance.

Le coût de ce plan est estimé entre 100 et 125 milliards de dinars sur les cinq ans. La priorité sera accordée, durant les trois premières années, à l’investissement public pour combler les défaillances de certains projets liés à l’infrastructure de base et la liaison entre les régions et l’aménagement des nouvelles zones industrielles. Le ministre souligne qu’il est prévu que la participation du secteur privé dans l’investissement dépasse les 60% à partir de 2014 pour atteindre 70% et 80% dans les années qui suivent.

Par ailleurs, il déclare que les prévisions tablent sur la création de 500 mille postes d’emploi durant les cinq prochaines années, avec une moyenne de 80 et 85 mille postes durant les deux premières années. Le ministre indique que ce plan sera présenté aux partis politiques et aux composantes de la société civile.