Tunisie – Atelier sur les clusters : Le secteur privé doit s’unir!!

entrepren-1.jpgQu’est-ce qu’un cluster? C’est une union des forces, compétences, instruments et programmes dans le but de développer une économie à dimension régionale mais dont l’impact est national. La démarche en elle-même constitue un des outils les plus performants de l’économie moderne.

Et c’est ce qui explique sans doute que l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), associée à l’Agence française de développement (AFD) organise, du 6 au 9 juin 2011, un atelier maghrébin sur le rôle des clusters dans la croissance économique.

L’approche cluster est intéressante dans le sens où elle encourage un ensemble de décideurs à se lancer dans des projets intégrés grâce à un système relationnel qui leur permet d’augmenter leurs opportunités d’affaires et de croissance. Le résultat est non seulement d’améliorer les réalisations des entreprises mais également de déceler dans l’environnement immédiat les facteurs favorisant leur croissance.

Un exemple édifiant, celui du Pôle de compétitivité de Sousse en Tunisie, encouragé et soutenu par l’AFD qui a décidé de financer la mise en place d’un Cluster des Industries informatiques mécaniques électriques et électroniques (IMEE).

Sur un tout autre niveau, une étude de faisabilité à été confiée à un bureau d’études spécialisé pour identifier les potentialités de création d’un cluster IMEE dans un large périmètre de Sfax à Bizerte. Résultat: des entreprises ont manifesté un premier intérêt. Une trentaine d’entre elles représentant d’ailleurs 5.000 emplois. Ce sont des entreprises totalement exportatrices situées sur les grands marchés mondialisés.

Le secteur privé est le premier visé par la démarche cluster, car non seulement c’est le moteur de la compétitivité et le premier créateur de richesses, mais c’est le principal acteur pour ce qui est de la lutte contre le chômage. Grâce au clustering, il renforce sa capacité à s’auto-organiser en partenariat avec son environnement institutionnel immédiat, dans une perspective de développement durable et participatif.

Renforcer les capacités institutionnelles

Dans ce contexte, l’AFD et l’ONUDI qui ont respectivement inscrit dans leurs programmes d’appui au secteur privé l’approche clusters dans sa stratégie d’accompagnement en consolidant sa capacité à s’organiser et à mobiliser localement les moyens de son propre développement et en développant une compétence spécialisée dans cette forme de coopération dans plus d’une quinzaine de pays sur trois continents. L’approche ONDUI favorise le renforcement des capacités institutionnelles et la promotion des mécanismes de coordination public-privé, en insistant sur la formation et la diffusion des connaissances en matière de développement des clusters.

Ce sont les trois pays du Maghreb qui profiteront, dans un premier temps, de l’expertise développée par ces organismes internationaux grâce à l’atelier de formation qui se tient à Tunis du 6 au 9 juin. Le but est de faciliter, dans ces trois pays, le processus de définition et de mise en œuvre de projets d’appui aux clusters, s’intégrant efficacement dans les stratégies locales et nationales d’appui au secteur privé.

Trois jours donc pour sensibiliser les décideurs à l’approche cluster, accompagner les initiatives des porteurs de projets, en les dotant des informations, outils et supports de suivi adéquats et les aider à mener à bien les processus d’identification et la mise en œuvre de leurs projets de clusters.

Signe de l’importance accordée par le gouvernement tunisien à cette initiative, deux ministres, en l’occurrence Refaat Chaabouni, Enseignement supérieur et Recherche scientifique, et Abdelaziz Rassaa, Industrie et Technologie, procèderont à l’ouverture de l’atelier.

A noter qu’une étude a d’ailleurs été réalisée en Tunisie sur l’intérêt que représente la mise en place de réseaux d’innovation (clusters) dans l’agroalimentaire, le textile et les TIC.

Une cinquantaine d’entreprises pilotes des trois secteurs qui ont fait l’objet de l’étude ont montré leur intérêt pour une mise en réseau et ont reconnu le rôle fondamental de l’innovation pour leur développement. Pour ce qui est de la mise en réseau autour de projets à forte intensité de savoir, l’idée a été appréhendée de façon très nuancée par les entreprises des secteurs textile et agroalimentaire qui mettent plus en avant la mutualisation des moyens et la réduction des coûts des facteurs de production que la mutualisation des savoirs. Ce qui est différent pour les entreprises du secteur TIC, où la gouvernance du cluster a été au centre des préoccupations.

Ceci étant, l’étude a montré que, quel que soit le secteur considéré, l’enjeu majeur pour les entreprises est l’instauration de la confiance et la mise au cœur du dispositif de leurs projets conjoints.

Les clusters représentent pour les entreprises tunisiennes évoluant dans un petit marché un moyen efficace de s’unir autour des mêmes objectifs: l’innovation, la performance et la croissance.

Un long travail de formation, d’information et de sensibilisation est nécessaire pour convaincre le secteur privé de l’intérêt de l’approche et de la méthode.