2,85 milliards de dinars dans la cagnotte de la Tunisie

La Tunisie est parvenue à mobiliser 2.850 millions de dinars pour l’année 2011, dans le cadre de la coopération bilatérale et multilatérale, a déclaré M. Abdelhamid Triki, ministre de la Planification et de la Coopération internationale.

Pour l’année 2011, les besoins additionnels de financements étrangers de la Tunisie sont estimés à 4.200 millions de dinars, destinés à relever les défis relatifs aux impacts de cette période délicate que traverse l’économie tunisienne, depuis la révolution du 14 janvier 2011, a indiqué le ministre.

Ces besoins additionnels s’expliquent, notamment, par la hausse du déficit extérieur courant des dépenses qui a atteint 1.525 millions de dinars à cause de la baisse des exportations et des recettes touristiques.

Dans une déclaration à l’agence TAP, M. Triki a précisé qu’au niveau de la coopération multilatérale, la Tunisie a obtenu un soutien de ses principaux partenaires. Il s’agit de la Banque africaine de développement (BAD) qui a octroyé des financements de plus d’un milliard de dollars, dont 500 millions de dollars destinés aux réformes à court terme. la Banque mondiale accordera un prêt de 500 millions de dollars.

Au titre des prêts destinés aux micro-projets, 75 millions de dinars seront accordés par le Fonds Arabe pour le Développement économique et social (FADES), outre 150 millions de dinars consacrés au financement des projets exceptionnels dans les régions intérieures, ainsi que l’apport d’une aide technique pour le dédommagement des dégâts (15 millions de dinars).

Pour sa part la Banque islamique de développement (BID) accordera un appui de 50 millions de dinars au profit de la Banque tunisienne de solidarité (BTS).

Au niveau bilatéral, le ministre a affirmé que la Tunisie a reçu des promesses d’appui exceptionnel de plusieurs pays. La France accordera des prêts estimés à 350 millions d’euros (700 millions de dinars), dont 185 millions d’euros seront déboursés rapidement pour renforcer le programme de réformes à court terme. L’Italie accordera 135 millions d’euros, soit 270 millions d’euros et l’Algérie octroiera 100 millions de dollars et l’Union européenne accordera un don de 90 millions d’euros.

Le ministre a rappelé que plusieurs autres financements (environ 1500 millions de dinars), en cours d’examen, seront destinés à la réalisation de plusieurs autoroutes, outre des projets agricoles et de développement intégré.

«Les financements supplémentaires prennent en considération les impératifs de la conjoncture économique et sociale actuelle», a-t-il indiqué.

Le ministre a exprimé la volonté que ces financements seront déboursés rapidement, soit au cours de l’année 2011, et avec des conditions de remboursement faciles.

Ces financements devront, en outre, servir à soutenir le programme gouvernemental visant à booster l’activité économique à travers la consolidation du développement régional, l’emploi, outre l’appui aux secteurs sociaux et l’investissement dans les régions.

Le gouvernement provisoire a, en outre, mis en place un programme de réforme visant à soutenir l’économie sur le court terme et qui comporte quatre points relatifs à la bonne gouvernance, le secteur financier, l’emploi et le développement régional et les secteurs sociaux.

M. Triki a fait savoir que plusieurs mesures et décrets relatifs au renforcement de la bonne gouvernance, la transparence et l’accès à l’information ont été publiés dans le cadre de ce programme, outre l’identification des besoins des familles nécessiteuses.

Le ministre a déclaré que les nouveaux engagements seront répartis en trois catégories. La première concernera les financements devant appuyer le programme de réformes à moyen terme qui constitue “le programme le plus important” devant être réalisé et permettre de procurer des financements de l’ordre de 1950 millions de dinars.

Ces financements proviennent de la banque mondiale (700 millions de dinars), la Banque africaine de développement (700 millions de dinars), l’Agence française de développement (370 millions de dinars) et la Commission européenne (180 millions de dinars).

Le ministre a précisé que des négociations ont été engagées autour du programme décidé par le gouvernement de transition respectivement avec la banque africaine de développement (BAD) dont le conseil d’administration a approuvé, le 30 mai 2011, l’accord de prêt qui sera signé la semaine prochaine, la banque mondiale (BM) qui adoptera le prêt consenti, le 21 juin prochain, et l’agence française de développement (AFD) avec laquelle une convention a été signée dans le cadre du financement dudit programme.

Des négociations seront engagées la semaine prochaine avec la commission européenne concernant le don que celle-ci présentera afin de soutenir le programme de réforme économique et social.

Concernant les opérations de retrait, le ministre a précisé qu’elles seront respectivement effectuées au début du mois de juillet 2011 (1.570 MDT) et à la fin de l’année 2011 (380 MDT).

La deuxième catégorie des engagements comprend les lignes de crédits pour le financement des micro-projets, estimées à 150 MDT, et à propos desquelles les négociations avec la banque islamique de développement (BID) et le fonds arabe de développement économique et social (FADES) ont été achevées.

Le ministre a indiqué, à ce propos, que la banque tunisienne de solidarité (BTS) peut profiter de ces financements au cours du deuxième semestre de cette année.

Il a encore ajouté que la troisième catégorie des engagements a trait à des crédits au profit de programmes exceptionnels de renforcement du développement régional dont l’identification est en cours.

M. Triki a considéré que le soutien des bailleurs de fonds et du G8 à la Tunisie est une marque de confiance dont le pays bénéficie et un facteur à même d’encourager les promoteurs étrangers à investir dans la Tunisie nouvelle.

Il a fait remarquer que ces financements ont été accordés à la Tunisie à des conditions aisées et leur remboursement se fera sur une période s’étalant entre 17 et 20 ans, dont 5 années de grâce, soulignant que la mobilisation de ces ressources n’aura pas d’impact sur l’endettement.

En effet, a-t-il dit, ces ressources n’auront pas de retombées sur l’endettement, sachant que le recours à ces prêts entraînera une hausse du taux de l’endettement de 3,5% du PIB, portant ainsi le taux d’endettement à 38% à la fin de l’année 2011, un niveau, selon le ministre, “très positif et à meme d’impulser l’oeuvre de développement après 2011”.

Il a fait savoir, dans le même contexte, que les réserves en devises étaient proches de 13 milliards de dinars pour régresser à 10 milliards de dinars actuellement, ajoutant que les réserves en devises atteindront, à la fin de l’année, d’un niveau acceptable et qu’il sera possible, par conséquent de remédier aux problématiques de l’heure et de préserver les niveaux de croissance économique.

(TAP)