Tunisie : «L’UTICA ne doit pas être un otage…»

1450 responsables nationaux, régionaux et locaux, rien que ça. C’est ce que le comité «Sauvons l’UTICA», créé au mois de janvier 2011 dans le but de participer à la restructuration de la Centrale patronale et lui redonner sa vocation première en tant que syndicat des patrons et non en tant qu’instrument politique du RCD, regroupe comme membres. «Nos représentants sont répartis sur 15 gouvernorats, affirme Faouzi Belhadj, coordinateur du Comité, et nous comptons bien nous rallier les 9 autres gouvernorats».

Pour les membres de ce comité, présents lors de la conférence de presse organisée à l’IACE mardi 19 avril, et composés entre autres de Faouzi Zaghbib et Walid Gaddas, le bureau exécutif actuel de l’UTICA n’a plus de légitimité: «D’ailleurs, nous avons déposé une plainte devant les tribunaux pour annuler le dernier Conseil national que nous estimons illégal». Les unions régionales de la centrale sont également illégitimes… «Puisqu’il y a eu manipulation…».

Rappelons que le comité «Sauvons la révolution» a déposé également une plainte devant les tribunaux contre le bureau exécutif de l’UTICA présidé par Hédi Djilani pour «mauvaise gestion». «A ce propos, je voudrais préciser que lors du dernier Conseil National que nous estimions non réglementaire, on a voulu négocier avec nous pour que nous retirions notre plainte, ce que nous avons refusé de faire», a indique Faouzi Zaghbib, qui déplore les différences énormes de traitement existant au niveau des rémunérations entre les plus hauts responsables de l’exécutif de l’UTICA et l’ensemble du personnel.

«Nous ne pouvons plus accepter que l’UTICA soit un otage entre les mains d’une poignée de personnes qui jouent l’avenir de notre institution et celui du pays. Nous avons épuisé toutes les cartouches de réconciliation avec le bureau exécutif actuel sans succès»…

Pour les membres du comité «Sauvons l’UTICA», l’Union est un acquis national dont le premier objectif est la pérennisation de l’entreprise, la participation à la mise en place de la politique de développement économique du pays avec l’entreprise au centre et bien entendu la création de l’emploi. Pour eux, le bureau exécutif a failli car «il a brillé par son absence durant ces trois derniers mois, et est désormais dans l’incapacité d’assumer ses obligations économiques et sociales en tant que promoteur de l’emploi et de l’investissement».

Dans l’impossibilité d’agir sur la composition du nouveau Conseil national et celle de la plus haute instance de l’UTICA, à savoir le bureau exécutif, «notre Comité est arrivé à la conclusion qu’il est inutile de perdre encore plus de temps avec des personnes qui s’accrochent de toute leur énergie à leurs fauteuils en usant de pratiques anciennes largement dénoncées».

Dernier incident, lors d’une réunion récente à Sfax, on a vu des adhérents se battre à coups de couteaux….

Pour le comité «Sauvons l’UTICA», le sauvetage passe forcément par une opération d’assainissement au niveau de la Centrale et des régions des symboles de l’ancien régime mettant en place une assemblée constituante qui aura pour mission la désignation d’une commission de gestion composée de personnes intègres et n’ayant pas eu de responsabilités au sein du RCD, la refonte des statuts et du règlement intérieur afin qu’ils garantissent une bonne gouvernance ainsi que l’organisation d’élections de renouvellement de l’ensemble des structures de manière transparente et démocratique.

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