Tunisie – Investissement : L’offshore se porte bien malgré la révolution

A lire, à écouter ou à regarder, ces jours-ci, les médias européens, les gens
seraient tentés de croire que les entreprises offshore implantées en Tunisie ont
toutes mis la clef sous la porte et quitté le pays. Les incidents que quelques
sociétés étrangères ont connus, récemment, en Tunisie, ont été gonflés à tort et
ne reflètent aucunement la réalité.

Ces médias enclins, par essence, à mettre l’accent sur le négatif, n’ont pas
pris la peine de faire le déplacement en Tunisie pour vérifier les faits.

Ainsi, sur un total de 3.200 entreprises offshore que compte le pays, seules une
dizaine ont butté à des difficultés lesquelles ont été rapidement circonscrites
et aplanies.

C’est le cas, notamment, des entreprises offshore comme Leoni (un câbleur qui
emploie 16.000 personnes), JAL Tunisie (société de fabrication de chaussures
4.500 emplois) et
British Gas (premier investisseur étranger en Tunisie avec un
investissement de 4 milliards de dinars environ).

Aujourd’hui, ces trois entreprises ont non seulement repris leurs activités mais
pris également la décision stratégique d’améliorer leurs relations avec leur
personnel (augmentations des salaires en dehors des négociations sociales) et de
réinvestir en Tunisie.

Le groupe Leoni est en négociations assez avancées avec le gouvernement tunisien
pour réaliser, à Sidi Bouzid, une câblerie qui emploiera 1.000 jeunes de la
région.

Bristish Gas va mobiliser quant à elle 300 nouveaux millions de dollars pour
maintenir sa production de gaz naturel. Sur ce total, 2 millions de dollars
seront consacrés à l’amélioration des conditions de vie des communautés résidant
aux alentours des installations du groupe britannique, particulièrement à
Kerkennah.

Pour sa part, l’Agence de promotion des investissements et de l’innovation (APII),
a annoncé le démarrage imminent, aux environs de Sfax, d’une câblerie et d’une
usine de montage de motocycles devant employer un millier de personnes.

C’est pour dire que le tableau de l’offshore est loin d’être noir, même si le
programme économique et social à court terme du gouvernement provisoire de M.
Caïd Essebsi prévoit une baisse des investissements directs étrangers (IDE) de
1.000 millions dinars et même si l’IDE a connu, au cours du premier trimestre
2011, son niveau le plus bas depuis la promulgation en 1993 du Code unique
d’incitations aux investissements, avec seulement 13 nouvelles entreprises et
1.547 nouveaux emplois (source
FIPA).

Le gouvernement provisoire, conscient de l’importance que revêt l’offshore (310
mille emplois), a décidé de venir en aide aux entreprises totalement
exportatrices confrontées à des difficultés (baisse d’activité à l’export…). Il
s’agit, entre autres, de leur permettre d’écouler, au cours de l’année 2011, une
partie de leur production ou de fournir une partie de leurs services sur le
marché local dans la limite de 50% de leur chiffre d’affaires à l’export,
réalisé au cours de l’année 2010.

A moyen et long termes, les valeurs et acquis apportés par la révolution du 14
janvier 2011 militent en faveur de l’accroissement des IDE en Tunisie. Ainsi, le
projet d’institution de la bonne gouvernance, de la transparence, de l’équité
des chances dans le cadre des appels d’offres publics, et surtout de
l’indépendance de la justice constituent des réponses appropriées aux
revendications classiques des investisseurs étrangers et des arguments solides
pour les encourager à rester en Tunisie.