à Fontenay-aux-Roses (Photo : Thomas Samson) |
[03/04/2011 13:08:13] PARIS (AFP) Le ministre de l’Energie Eric Besson veut revoir le mode de calcul des prix du gaz pour empêcher une nouvelle hausse au 1er juillet, et le gouvernement envisage parallèlement de “mettre à contribution” les pétroliers pour juguler la flambée des prix des carburants.
“L’objectif du gouvernement est très clair: il est, dans un contexte de montée des prix de l’énergie au niveau international, de protéger le pouvoir d’achat des Français”, a déclaré M. Besson dimanche sur Radio J.
Il a annoncé qu’il souhaitait un nouveau mode de calcul des tarifs du gaz “dans les semaines qui viennent”, pour éviter une nouvelle hausse au 1er juillet dont le niveau serait “inacceptable” selon la formule actuelle.
Avec le mode de calcul en vigueur actuellement, le tarif du gaz, en hausse de 5,2% depuis vendredi, risque d’augmenter de nouveau de 7,5% au 1er juillet.
“7,5%, c’est une estimation totalement provisoire et qu’il faudrait recalculer le moment venu (…) Je pense que c’est inacceptable et qu’il faut probablement réviser la formule de calcul”, a estimé Eric Besson.
Il a dit avoir proposé au Premier ministre et au président de la République “de suspendre la formule actuelle et d’en adopter une nouvelle dans les semaines qui viennent”, précisant que Matignon et l’Elysée devraient arbitrer “dans les jours qui viennent”.
Les tarifs du gaz ont augmenté en France de plus de 20% sur un an, et de plus de 60% depuis 2005.
Depuis début 2010, c’est le groupe d’énergie GDF Suez, détenu à 35% par l’Etat, qui propose les tarifs. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) vérifie ensuite que les prix sont conformes à la formule de calcul. Mais le gouvernement peut “demander” à GDF Suez de ne pas appliquer la hausse.
La CRE s’est elle-même prononcée ces derniers jours pour une nouvelle formule de calcul des tarifs, afin de mieux prendre en compte les prix du marché (prix “spot”) au détriment des prix à long terme.
Les prix “spot” comptent actuellement pour environ 10% dans le barème utilisé. Le régulateur plaide pour augmenter cette proportion “tant que le prix de marché continue à être plus bas que le prix moyen d’importation issu des contrats de long terme”.
Eric Besson a par ailleurs annoncé dimanche que le gouvernement envisageait de “mettre à contribution les distributeurs pétroliers” pour atténuer l’impact de la flambée des prix des carburants .
Invité de Radio J, M. Besson a jugé “techniquement très difficile, pour ne pas dire impossible” d’instaurer un “tarif social de l’essence”, déjà exclu le mois dernier par la ministre de l’Economie, Christine Lagarde.
Faisant état de “réflexions en cours” pour atténuer l’impact de la hausse des prix à la pompe sur “les ménages les plus modestes”, il a en revanche estimé qu'”il faudrait vraisemblablement mettre à contribution les distributeurs pétroliers”.
Le ministre n’a pas livré de détails sur la nature de la “contribution” envisagée, refusant notamment de parler d’une taxe sur les bénéfices.
“Si nous adoptons une mesure en faveur des ménages les plus modestes, il faut que, sous une forme ou sous une autre, les distributeurs pétroliers y contribuent”, a-t-il seulement dit en évoquant un arbitrage “dans les jours à venir”.
Les prix à la pompe ont été tirés vers le haut ces dernières semaines par les révoltes en Libye et au Moyen-Orient qui ont fait flambé les cours du pétrole brut. Courant mars, le super sans plomb 95 avait atteint un record historique de 1,5179 euro/litre.