Incendie du Paris-Munich : un steward, la DB et la SNCF devant la justice

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é pour blessures et homicides involontaires, écoute son avocat, Me Gregoire Lafarge (G) le 14 mars 2011 à Nancy (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

[14/03/2011 09:47:08] NANCY (AFP) Le procès de l’incendie du train Paris-Munich, qui avait fait 12 morts en novembre 2002, s’est ouvert lundi devant le tribunal correctionnel de Nancy qui juge un steward, la SNCF et la Deutsche Bahn allemande (DB) pour blessures et homicides involontaires.

Le procès doit durer deux semaines. Le steward allemand encourt trois ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende alors que les deux compagnies risquent 225.000 euros d’amende chacune.

Dès l’ouverture des débats, en présence des familles des victimes, la défense de la compagnie ferroviaire française a demandé la nullité de la procédure et son renvoi à l’instruction.

Selon Me Bruno Quentin, l’ordonnance de renvoi comporte “de nombreuses irrégularités”. Il conteste notamment le renvoi de la SNCF, en tant que personne morale, devant le tribunal correctionnel.

Le tribunal s’est retiré pour délibérer peu après 10H00.

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incendie du train de nuit Paris-Munich (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

Le 6 novembre 2002, un incendie s’était déclaré peu après 01H00 alors que le train venait de quitter la gare de Nancy. Des vêtements suspendus au-dessus d’une plaque chauffante avaient pris feu dans la cabine du steward allemand, Volker Janz, dans le wagon-lit de la DB.

Paniqué, le steward avait couru prévenir ses homologues français dans leurs wagons. Il avait verrouillé derrière lui la porte donnant accès aux autres voitures, enfermant les passagers dont il avait la charge.

Douze d’entre eux avaient succombé et huit avaient été blessés en échappant aux flammes, notamment en brisant avec des moyens de fortune les fenêtres de sécurité.

La responsabilité du steward a été qualifiée de “considérable” par le juge d’instruction. L’enquête a également mis en évidence des manquements de la DB dont le wagon présentait un système de fermeture inadapté, un manque d’extincteur et une signalisation insuffisante des marteaux brise-vitres.

Egalement renvoyée devant le tribunal correctionnel, la SNCF est prévenue d’avoir fait “circuler un train ne comportant pas de moyen de communication entre les différents wagons et aussi avec la locomotive.