Les groupes français de BTP optimistes pour l’avenir

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és du groupe Eiffage dans un chantier (Photo : Jean-Pierre Muller)

[02/03/2011 19:01:59] PARIS (AFP) Les trois grands groupes français de BTP – Vinci, Bouygues et Eiffage – après avoir traversé sans trop d’embûches 2010 malgré la crise se montrent optimistes pour l’avenir grâce notamment aux contrats en PPP (partenariat public-privé) qu’ils ont remportés.

Pour 2011, les groupes tablent en effet, forts de carnets de commandes qui se sont gonflés, sur des chiffres d’affaires en progression sur 2010 (au moins 5% pour Vinci, +2% pour Bouygues et +3,1% pour Eiffage), même si les importants contrats de PPP ne seront pas tous entrés en vigueur.

La Bourse, au lendemain de la publication des résultats 2010 de Bouygues et Vinci, a salué ces perspectives encourageantes malgré les craintes pour les dettes si les taux d’intérêt venaient à monter très rapidement à cause des troubles au Moyen-Orient et de ses répercussions économiques.

Bouygues était une des rares valeurs du CAC 40 en hausse mercredi. L’action a éte la deuxième plus forte hausse du CAC 40, progressant de 3,04% à 34,21 euros, dans un marché en baisse de 0,81%. Même constat pour Vinci (+1,15% à 43,60 euros) tandis que Eiffage était en très légère baisse (-0,09 % à 42,64 euros).

“La preuve est faite que Vinci a montré sa capacité à traverser les zones de turbulences”, s’est félicité son PDG Xavier Huillard, mercredi lors d’une conférence de presse.

A un “niveau historique”, le carnet de commandes fin 2010 s’établit à 25,9 milliards d’euros, en hausse de près de 15% sur un an (+3% à structure comparable).

L’optimisme est d’autant plus de rigueur qu’il n’inclut pas les importants contrats d?infrastructures remportés et qui sont en cours de finalisation pour le volet financier. Comme pour la ligne à grande vitesse (LGV) Sud-Europe Atlantique entre Tours et Bordeaux, le plus grand PPP (7,4 milliards) en France, le nouvel aéroport de Nantes, l’Olympic Stadium de Nice ou le premier tronçon d’autoroute Moscou-Saint-Petersbourg en Russie.

Même beau fixe pour Bouygues: le carnet de commandes à fin 2010 atteint un niveau record de 14,2 milliards (dont 55% à l’étranger) en progression de 18% sur fin 2009. Là aussi celui-ci n’intègre pas encore l’opération du futur siège du ministère de la Défense à Balard, dans le XVe arrondissement, le plus gros chantier à Paris depuis quinze ans, dont les travaux devraient démarrer début 2012.

Sur 27 ans, cette opération, réalisée en PPP, représentera au total, à partir de 2014, pour Bouygues une redevance totale comprise 2,7 et 4 milliards d’euros.

Eiffage dispose également d’un carnet de commandes record à fin 2010 (10,7 milliards d’euros). Mais c’est le contrat qui lui a été attribué le 17 janvier, en PPP (partenariat public-privé), pour la LGV Le Mans-Rennes, le plus grand jamais obtenu par Eiffage avec 3,4 milliards d’euros, qui le rassure définitivement sur son avenir et ne l’oblige pas à une augmentation de capital.

Mais la diversification dans les concessions ou dans d’autres métiers n’est pas sans révéler quelques difficultés.

Le patron du groupe Bouygues, Martin Bouygues, a ainsi qualifié mercredi de “cynisme” la vente par l’Etat des licences pour la quatrième génération de téléphonie mobile, que le gouvernement espère attribuer d’ici l’été 2011.

Pour sa part Vinci espère seulement le bouclage financier “dans les prochaines semaines” de la LGV Tours-Bordeaux, alors que celui-ci était attendu à l’automne dernier, en raison de sa complication vu le nombre d’intervenants.