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à New York, en 16 avril 2009. (Photo : Spencer Platt)

[23/11/2010 17:17:19] WASHINGTON (AFP) La croissance économique des Etats-Unis s’est affermie au troisième trimestre mais cette amélioration ne devrait pas remettre en cause le pronostic de la banque centrale, qui juge la reprise américaine toujours fragile.

Le département du Commerce a annoncé mardi avoir relevé à 2,5% (en rythme annualisé) son estimation de la hausse du PIB par rapport au deuxième trimestre.

Cette révision du chiffre publié fin octobre (2,0%) a été un peu plus forte que ne le pensaient les analystes, dont la prévision médiane donnait une hausse du PIB de 2,4%.

Elle traduit une accélération de la croissance, après le ralentissement du deuxième trimestre, où la hausse du PIB n’avait atteint que 1,7%.

Dessinant une économie en meilleure forme que ce qui transparaissait un mois plus tôt, les chiffres du ministère montrent que la demande intérieure s’est nettement améliorée, sous l’impulsion de la consommation des ménages, dont la hausse (2,8%) a assuré environ 80% de la croissance économique de juillet à septembre.

L’été a marqué le cinquième trimestre consécutif d’expansion économique aux Etats-Unis depuis la fin officielle de la dernière récession, en juin 2009.

La reprise reste néanmoins fragile aux yeux de la banque centrale (Fed), qui devait publier mardi après-midi ses dernières prévisions de croissance.

Celles-ci devraient être moins bonnes que ses précédentes projections publiées pendant l’été puisque la Fed a décidé au début du mois d’injecter de nouveau des liquidités en masse dans le circuit bancaire pour stimuler l’activité et hâter la reprise de l’emploi alors que le chômage reste très élevé pour le pays.

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Evolution trimestrielle en rythme annuel depuis le 1er trimestre 2009

A 2,5%, la croissance correspond à l’estimation basse du potentiel de croissance de l’économie des Etats-Unis retenue par les dirigeants de la Fed.

Cela signifie que la progression du PIB est au mieux tout juste suffisante pour permettre d’absorber la hausse de la population active résultant de l’accroissement naturel de la population. En aucun cas elle ne peut permettre d’espérer récupérer les millions d’emplois perdus pendant la crise.

La révision des chiffres du PIB est bienvenue, “mais cela ne devrait pas marquer le début d’une nouvelle période de croissance soutenue de l’économie américaine”, estime James Marple, économiste de la société de services financiers TD Financial.

En temps normal, “une croissance de cet acabit aurait été jugée décevante, et cela montre à quel point nous en sommes réduits à abaisser nos attentes pour la reprise”, ajoute-t-il.

Peter Newland, de Barclays Capital, estime que les nouveaux chiffres du PIB “dessinent un tableau encourageant à court terme” et prévoit que la croissance continuera de s’accélérer.

Pour Nariman Behravresh, économiste de l’institut IHS Global Insight, elle pourrait atteindre “environ 3%” sur l’ensemble du quatrième trimestre.

Les chiffres du ministère montrent que les deux grands freins à la croissance de l’été ont été le commerce extérieur, qui a fait perdre 1,8 point de hausse du PIB, et la baisse de l’investissement des ménages dans le logement, qui en a effacé 0,8 point.

“La croissance est trop faible et le chômage reste à des niveaux inacceptables à cause de la poussée des importations”, note Peter Morici professeur d’économie à l’université du Maryland.

Peu optimiste quant à une amélioration rapide sur le front du logement, M. Marple estime néanmoins que la nette baisse du dollar observée depuis juin devrait favoriser les exportations américaines pendant “plusieurs trimestres”.