Tunisie : La BAD souhaite une administration fiscale plus forte en Afrique

La Banque africaine de développement (BAD), fidèle à sa politique de réseautage avec toutes les institutions du continent liées à la diffusion des bonnes pratiques de gouvernance, à l’amélioration de la compétitivité des entreprises, à la promotion de la confiance des investisseurs nationaux et internationaux et à l’ancrage de la transparence fiscale et de la communication dans les rapports marchands, a organisé, du 15 au 16 novembre 2010 à Tunis, la 2ème Réunion du Conseil d’ATAF (Forum sur l’Administration Fiscale Africaine) afin d’unifier les efforts des deux structures vers la voie de la libération des pays africains de l’aide étrangère, de l’endettement, de la dépendance et des convoitises des grands pôles industriels de la planète, qui lui font actuellement des yeux de Chimène, sans se soucier, affirme le président de la BAD, des priorités du continent, de ses spécificités culturelles et de sa vision vis-à-vis d’un ordre économique mondial où on fait la part belle à la fulgurance moderne du virtuel, à l’ingénierie financière, à la déréglementation, à l’expertocratie et à la vedettisation.

«Notre coopération avec l’ATAF, une organisation d’envergure internationale depuis le lancement de sa conférence inaugurale à Kampala (Ouganda) en novembre 2009, vise la construction d’une administration fiscale plus forte en Afrique, la lutte contre la corruption, un mal endémique un peu partout dans le monde, le financement du développement durable avec davantage de lisibilité et la mobilisation efficace des ressources internes afin de faire face aux défis de la mondialisation, à l’abandon des taxes commerciales, conséquences logiques des obligations contractées envers l’OMC (Organisation mondiale du commerce) et aux accords régionaux relatifs à la libre circulation des biens et des personnes», déclare dans son discours d’ouverture Donald Kaberuka, le président de la BAD), pour qui le continent est dans l’obligation, au cours de la décennie à venir, d’améliorer la performance de ses recettes, d’élargir son assiette fiscale, de gagner la confiance du contribuable et de rendre la prestation des services plus efficiente.

Car, insiste-t-il, la route vers l’autosuffisance financière des pays africains est précédée par la responsabilisation sociétale des Etats envers leurs citoyens, la capacité de la puissance publique à assurer l’éducation du contribuable, à s’attirer la loyauté et l’adhésion de ses administrés, généralement avides de reconnaissance, d’éthique et de mobilité sociale et la mise en œuvre d’une politique de réformes audacieuses dans le domaine de l’audit, du management, du contrôle des dépenses et de la gestion de la trésorerie.

In fine, Tout en réitérant l’engagement de la Banque Africaine de Développement à devenir membre associé du Forum sur l’Administration Fiscale Africaine (ATAF) selon ses règles et ses procédures, M. Kaberuka a appelé à l’amélioration continue de l’environnement des affaires, à l’ouverture commerciale, conjuguée à la libéralisation des secteurs productifs, à l’accélération des processus de convergences procédurales liées à l’imposition et à la solidarité entre tous les pays du continent noir en termes d’intégration financière, de transfert d’expertise et de coopération entre les différentes administrations fiscales afin de lutter efficacement contre le blanchiment de l’argent, la fuite des capitaux, la fraude, l’évasion fiscale et le détournement des fonds.