Tunisie : Le secteur des énergies renouvelables en ligne de mire de l’IACE

solaire_art.jpgIl s’agit d’un véritable filon vert. Un marché mondial en pleine expansion. Une
nouvelle dynamique en vue… à l’échelle mondiale.
Solaire, éolien… bien avant la
crise, la flambée des prix des hydrocarbures, la versatilité des cours mondiaux,
notre pays se frottait déjà au secteur des énergies renouvelables. La carte est
jouable. Le créneau jouit d’un avenir prometteur. Car toute la région de
l’Afrique du Nord, affirment certains experts, recèle d’excellentes conditions
géographiques et climatologiques pour coller à une dynamique européenne et
internationale, soucieuse de renforcer le processus vital de conversion des
économies prédatrices, dégradatrices, en économies écologiques, respectueuses de
l’environnement et des équilibres naturels de la planète.

A cet effet, l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE) vient d’annoncer
l’organisation, du 29 au 30 octobre 2010, à Tunis, sous le haut patronage du
président de la République, d’une conférence internationale sur les énergies
renouvelables, en présence de plusieurs ministres arabes et européens, de
chercheurs liés aux grandes compagnies solaires, d’experts dans le domaine des
cellules photovoltaïques, et des responsables des principaux organismes
financiers internationaux.

Pendant la première journée de ce conclave, Mohammed Ghannouchi, le Premier
ministre tunisien, aura certainement à cœur d’affirmer, à cette occasion,
l’orientation politique décidée de la Tunisie pour jouer la carte des énergies
renouvelables et saisir à temps les opportunités du secteur sur le plan de
l’emploi et ses implications dans les rapports de production en gestation, un
peu partout dans le monde.

Une session ministérielle matinale consacrée aux interventions des personnalités
politiques, venues de Jordanie, d’Egypte et des Emirats Arabes Unis, servira de
plateforme de discussion pour évoquer les différentes expériences nationales de
développement des énergies alternatives.

Ensuite, des experts vont se pencher, au cours d’une deuxième séance, sur les
initiatives et les projets, liés à la biomasse, à l’énergie hydraulique, à la
géothermie et au biogaz, dont les performances, en Europe, peuvent servir de
feuille de route pour les pays du Maghreb.

A la fin de la conférence, pendant la troisième session, des partenaires
technologiques de France, de Tunisie et d’Allemagne mettront en relief le
potentiel indéniable des énergies renouvelables pour les générations futures,
les bienfaits des centrales solaires dans la promotion d’une économie verte et
les formidables opportunités de maillage et d’investissement qu’offre le secteur
dans les prochaines décennies. Sur ce plan, nous dit-on, la complémentarité
entre les deux rives de la mer intérieure est salutaire pour les peuples de la
région méditerranéenne.

“Le recours aux énergies renouvelables ne peut avoir les résultats escomptés ni
les effets désirés sans le soutien des organismes financiers, dont certains sont
passés de simples bailleurs de fonds à des partenaires privilégiés”, nous dit
Chékib Nouira, président de l’Institut arabe des chefs d’entreprise, pour qui la
présence de plus en plus lisible de groupes internationaux d’envergure (EDF,
GDF, Total, Siemens, etc.) dans le domaine est une preuve tangible des efforts
de plusieurs Etats et grandes compagnies privées pour la recherche,
l’innovation, la primeur et le redéploiement énergétique.

Au fait, pour notre interlocuteur, en dépit des difficultés actuelles relatives
au surcoût des équipements du solaire, l’émergence de l’économie verte est une
tendance de fond, irréversible, un acte de survie déjà entamé dans certains pays
nordiques, dont les retombées sont déjà palpables dans les accords commerciaux
et industriels entre l’Union européenne et ses partenaires du sud de la
Méditerranée.

La Tunisie, insiste M. Nouira, avec ses immensités désertiques et son
positionnement stratégique au cœur de la mare nostrum, est en mesure de jouer
pleinement son rôle dans la réalisation des projets futuristes (tels que
Desertec, dont l’investissement est estimé à 400 milliards d’euros ou TRANSGREEN)
en cours de réflexion et de montage dans le monde occidental. Finalement, avec
l’essor du solaire, de l’éolien, de la rationalisation énergétique et du
traitement des déchets, notre pays doit profiter de cette dynamique mondiale,
qui ne manquera pas de se répercuter sur nos PME, notre production électrique et
nos performances dans le bâtiment intelligent ou la machine-outil.