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| ésentation de l’Eee Tablet d’Asus, le 31 mai 2010 à Taipei. (Photo : Patrick Lin) |
[12/07/2010 16:00:52] PARIS (AFP) Internaute qui mise sur le succès d’un manuscrit, fiction destinée aux supports électroniques, coach littéraire en ligne, tablettes et ebooks: la révolution numérique bouleverse l’édition, la création et les relations entre écrivains et lecteurs.
Si le papier est loin d’être mort, l’écrit connaît aujourd’hui sa première mutation majeure depuis l’invention de l’imprimerie.
De rares auteurs commencent à écrire pour les supports numériques: l’Américain Matt Stewart a publié il y a un an un premier roman écrit en mini-blogs sur Twitter. Alexandre Jardin va offrir pendant plusieurs mois à partir d’octobre un récit créé pour ce format, une aventure inédite pour l’écrivain et ses lecteurs.
Et le numérique commence petit à petit à entrer dans les moeurs. En témoignent l’engouement pour l’iPad d’Apple et l’essor des livres “virtuels”.
L’auteur américain de romans policiers James Patterson vient ainsi de franchir la barre du million de livres numériques vendus (1,14 million), selon son éditeur Hachette Book Group, filiale de Hachette Livre (Lagardère). A Noël, Amazon, qui commercialise le Kindle, avait écoulé plus de livres en format numérique qu’en papier…
Depuis peu, une nouvelle mode fleurit: vanter un livre en lui apposant la mention “Déjà disponible sur iPad”, héritière du vieux “Vu à la télé”. Plusieurs nouveautés de la rentrée littéraire paraîtront dans les deux formats.
Le livre numérique, elle y croit depuis dix ans: Martine Lemalet, directrice générale des éditions Le Manuscrit et universitaire lançait alors la diffusion électronique de textes, couplée à un service d’édition à la demande disponible dans le monde entier.
“Grâce à notre souplesse totale d’édition, nos titres sont toujours disponibles sous un double format: livre imprimé et fichier numérique”, précise-t-elle à l’AFP. “Le Manuscrit (http://www.manuscrit.com) favorise ainsi le développement d’une nouvelle économie de l’édition”, insiste cette pionnière.
“Publier en version numérique, ce n’est pas une déclaration de guerre aux libraires mais un signal vers de nouveaux lecteurs”, explique à l’AFP David d’Equainville, co-fondateur de la jeune maison d’édition Anabet. En septembre, un premier roman, “La petite fille de devant” de Faustine Ondry, sera “pour la première fois disponible dès sa sortie en version numérique au prix d’un livre de poche, et en papier”, explique-t-il.
L’édition participative commence aussi à se développer. L’idée ? Devenir coéditeur en misant quelques euros sur un manuscrit mis en ligne.
Les Editions du Public.com (www.editionsdupublic.com), créées en mars 2010 par six fans de lecture, propose ainsi aux internautes de miser 11 euros. Si le livre récolte 22.000 euros, il est édité. Sinon, l’internaute est remboursé. Si le roman est un succès, le coéditeur peut gagner jusqu’à huit fois sa mise.
Depuis quelques semaines, My Major Company, qui avait financé l’album du chanteur Grégoire grâce aux internautes, propose sur le même mode, sur le site www.mymajorcompanybooks.com, de lancer un écrivain pour 10 euros. Allié avec XO, il publiera cet automne trois romans qui ont atteint le seuil de 20.000 euros. Les internautes actionnaires partageront 25% des revenus nets générés par les ventes.
Autre nouveau venu, le coach littéraire en ligne comme MyBOOX, édité par Hachette Livre, veut aider l’internaute à s’orienter dans le maquis des parutions en montant avec lui une bibliothèque personnalisée.
Libraires et éditeurs lancent aussi des plateformes pour livres numériques. Et les géants Apple, Amazon, Sony, et bientôt Google, proposent des librairies virtuelles.



