Tunisie : 5% de croissance et 415.000 emplois additionnels pour le XIIe Plan

deputes-plan-320.jpgLe Premier ministre, Mohamed Ghannouchi, a présenté devant la Chambre des députés, mardi 6 juillet 2010, la Déclaration du gouvernement sur le projet du XIIe Plan de développement, indiquant que ce projet traduit en fait les orientations du Programme présidentiel «Ensemble, relevons les défis» que les Tunisiens ont plébiscité lors des dernières élections présidentielles et qui ambitionne pour la prochaine étape d’impulser le développement du pays dans le sens d’un modèle à forte composante de savoir et d’innovation.

Le Premier ministre, en rappelant les acquis du pays en matière de développement pendant la période 2007-2009, a fait observer que les soubresauts enregistrés au niveau des marchés mondiaux et les impacts sans précédent de la dernière crise financière et économique mondiale ont constitué un test réel quant à la capacité de l’économie à faire face aux pressions enregistrées. La Tunisie est parvenue, en interagissant positivement avec ces évolutions et en adoptant avec célérité les mesures idoines, à garantir la continuité du processus de développement et réaliser des résultats positifs dans les différents domaines.

M. Ghannouchi a mis l’accent sur les conditions à même de réaliser les objectifs du nouveau quinquennat. Il s’agit, a-t-il précisé, de consolider les efforts d’investissement, de promouvoir les exportations et d’améliorer la productivité.

Ces préalables sont à même de permettre à l’économie nationale de répondre aux exigences de cette phase décisive, relever les défis, notamment celui de l’emploi, outre l’intégration effective du pays dans la sphère économique mondiale.

Objectifs ambitieux

Pour ce qui est des principaux objectifs du XIIe Plan, ceux-ci s’articulent autour de quelques axes qui concernent le développement de la structure de l’économie, la promotion de la compétitivité, l’amélioration de la productivité, le renforcement de l’intégration à l’économie mondiale, la préservation des équilibres financiers, l’investissement dans le capital humain, la mise en place des fondements d’une économie verte et l’impulsion du développement régional.

En termes de chiffres, ces objectifs ambitionnent de réaliser et de maintenir sur les 5 prochaines années un taux de croissance de l’ordre de 5% et de faire passer le PIB par habitant à 8371,5 dinars en 2014 tout en créant 415.000 emplois sur la période afin de réduire le taux de chômage à 11,6%.

Le XIIe Plan prévoit, d’autre part, de développer l’investissement d’une moyenne de 11,2% aux prix courants pour accroître son volume à 98.321 millions de dinars au cours de la période 2010-2014. Ainsi, le rythme des exportations devra croître d’une moyenne de 6,6%, et les importations maintenues à une moyenne de 6,9% aux prix constants afin de préserver les équilibres globaux de l’économie.

Le Plan prévoit, en outre, un effort particulier et ambitieux afin d’améliorer le niveau de productivité tant au niveau global et sectoriel pour atteindre une moyenne de 48,6% sur la période 2010-2014  et 53,3% en 2014.

Diversification des sources de financement

Pour ce qui est du financement, le XIIe Plan privilégie une approche basée sur les ressources internes et la poursuite des efforts de mobilisation des ressources de financement extérieur, afin de couvrir l’augmentation prévue de 120.574 MDT.

La stratégie retenue table sur une augmentation significative de l’épargne nationale pour atteindre 88.534,2 MDT, soit un taux de 23,7% du revenu disponible jusqu’à fin 2014, pour relever sa contribution dans la couverture de l’ensemble des besoins de financement à 73,4%. Cependant, le pays aura quand même besoin d’autres ressources de financement, particulièrement les ressources extérieures qui devraient atteindre un montant de 32.039,9 MDT, représentant 26,6% de l’ensemble des besoins de financement tout en continuant à attirer les IDE qui devraient atteindre, selon les prévisions, 17.200 MDT pour que leur part se stabilise à 53,7% de l’ensemble des flux de capitaux étrangers.

Les ressources d’emprunt devraient atteindre, selon les prévisions, près de 6.224,9 MDT, étant donné le retour progressif à l’emprunt sur le marché financier mondial. Ainsi, il est prévu que le pays puisse prétendre à un abaissement du taux d’endettement pour le stabiliser à 29,5% du revenu national disponible pour l’année 2014.