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| à Tokyo (Photo : Toru Yamanaka) |
[21/05/2010 04:58:39] TOKYO (AFP) Les problèmes budgétaires en zone euro et les dissensions de l’Union européenne sur la gestion de la crise affolaient les Bourses asiatiques qui chutaient vendredi dans le sillage de Wall Street.
La principale place financière de la région, Tokyo, perdait 2,51% vendredi à la mi-séance.
Les autres Bourses asiatiques suivaient le même mouvement: vers 02H30 GMT, Sydney chutait de 2,15% à son plus bas niveau depuis dix mois, Shanghai de 1,45% et Taipei de 2,54%.
La veille, le Dow Jones à New York avait chuté de 3,60% et les principales Bourses européennes de quelque 2%. “Cette saga de la zone euro tourne au film d’horreur de série B. Vous pensez que le monstre est mort, mais il revient à chaque fois !”, a ironisé Joshua Tan, économiste à Phillip Securities cité par Dow Jones Newswires.
Il a ajouté que les banques commençaient “à hésiter à se prêter de l’argent entre elles”.
Entraînée par les problèmes budgétaires de la Grèce et d’autres pays de sa zone, la chute rapide de l’euro effraye les opérateurs, qui craignent des répercussions dommageables sur le système financier. L’euro est remonté depuis jeudi sur fond de rumeurs d’interventions des banques centrales pour enrayer sa baisse. La monnaie unique cotait 1,2570 dollar vendredi vers 02H30 GMT, contre 1,2482 dollar la veille à 21H00 GMT.
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| à la Bourse de New York (Photo : Chris Hondros) |
Mais l’agitation demeure. Après l’inquiétude sur la dette, puis sur la croissance européenne, ce sont les dissensions du Vieux continent qui angoissent.
L’Allemagne a semé le trouble en interdisant, jusqu’en mars 2011, certaines ventes à découvert à nu, notamment sur les emprunts d’Etat de la zone euro, afin de lutter contre la spéculation. Mais sa décision a provoqué une cacophonie, plusieurs dirigeants européens lui reprochant d’avoir agi sans concertation.
A Tokyo, l’indice Nikkei a chuté nettement sous les 10.000 points. “Si le Nikkei descend à 9.500 points, cela sonnera l’alarme d’une possible crise financière”, a prévenu Kazuhiro Takahashi, gérant de titres à Daiwa Securities.
La Banque du Japon a voulu rassurer en injectant 1.000 milliards de yens (8,85 milliards d’euros) dans le système bancaire du pays, afin de détendre les conditions d’accès au crédit.
La force du yen préoccupe la deuxième économie mondiale. Le dollar cotait autour de 90 yens vendredi contre plus de 93 yens il y a quelques semaines, et l’euro 113 yens contre plus de 130 yens.
Ce niveau élevé réduit les profits des exportateurs du Japon et pourrait mettre en danger la reprise de son économie, encore très dépendante des ventes à l’étranger.
Le ministre japonais des Finances Naoto Kan a dit vouloir “surveiller les marchés de sorte qu’il n’y aura pas de hausse excessive du yen”, laissant la porte ouverte à une possible intervention des autorités sur le marché des changes, qui constituerait une première depuis mars 2004.
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| La Bourse de New York le 20 mai 2010 (Photo : Chris Hondros) |
Signe que les soucis européens inquiètent bien au-delà des frontières du Vieux continent, le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner se rendra en Grande-Bretagne et en Allemagne la semaine prochaine pour des discussions sur la crise de la dette.
“Je ne crois pas que la zone euro soit en risque d’exploser”, a pourtant assuré le directeur-général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn. “En revanche, je pense que le risque c’est qu’elle tourne mal, qu’elle fonctionne mal”.
Des propos tenus alors que des syndicats se mobilisent, avec plusieurs dizaines de milliers de manifestants à Athènes et plusieurs milliers à Madrid contre les mesures d’austérité de leur gouvernement.





