Tunisie-Environnement : La Méditerranée est une zone vulnérable qui a besoin d’être protégée

conference-oran-1.jpgLa 1ère Conférence ministérielle sur «l’environnement et les énergies
renouvelables
» qui s’est tenue en Algérie dans le cadre du Dialogue 5+5, a
abouti comme prévu à la Déclaration d’Oran.

Les ministres des pays riverains de la Méditerranée occidentale ont estimé aux
côtés de la ministre espagnole de l’Environnement Helena Espinosa Mangana que
«la mise en place d’une stratégie commune aux dix pays du bassin occidental de
la Méditerranée reste nécessaire» afin de garantir l’usage rationnel des
ressources en eau, la sauvegarde des espaces forestiers et des ressources
naturelles et la protection de la biodiversité, tout en insistant sur l’intérêt
de développer les technologies propres. «La Méditerranée est riche en ressources
naturelles mais c’est aussi une zone très vulnérable qui a besoin d’être
protégée», a dit Mme Mangana, dans son allocution d’ouverture.

Les facteurs de fragilisation de cette région commune et les défis auxquels elle
est confrontée ont été abordés : littoralisation excessive (concentration de
population, développement de l’industrie, explosion du tourisme), épuisement des
ressources hydriques, accroissement démographique, alimentation en eau, gestion
des déchets, dispositif énergétique…

«Premier pas vers l’avenir» selon la ministre espagnole

La déclaration d’Oran préconise notamment un partenariat “efficace” entre les
opérateurs des secteurs de l’énergie pour la création d’un système d’alerte
précoce à la pollution pour protéger le milieu marin. Les conférenciers ont
également décidé d’instituer un Schéma d’aménagement côtier méditerranéen qui
constituera un instrument de rationalisation et de rapprochement des politiques
des 5+5. La création d’un Observatoire de la Méditerranée et du développement
durable dans la ville d’Oran sur un parc de 40 hectares participera à
l’«amélioration des connaissances à l’échelle méditerranéenne».

Concernant les énergies renouvelables, les ministres ont plaidé en faveur d’un
transfert vers les pays du Sud de la Méditerranée de technologies propres, de
savoir-faire et d’expertise. Par ailleurs, les ministres ont également décidé
d’annualiser leur rencontre et de constituer un comité d’experts chargé de
préparer la Conférence des Nations unies sur le réchauffement climatique qui se
tiendra à Cancun (Mexique) du 29 novembre au 10 décembre 2010.

Bref une structure légère de suivi pour un cadre de concertation et d’expression
informelle entre les pays méditerranéens sur le climat et l’environnement…

Concurrencé par des initiatives plus concrètes

Sans rapport et pourtant, le congrès international sur l’économie verte (green
business) des 16 et 17 avril 2010 à Casablanca (Maroc), qui a réuni 180
participants recouvrant 25 groupes industriels et PME, 15 universités et écoles,
25 ministères et des institutions de 16 pays, a été l’occasion de lancer la
Fondation euro-méditerranéenne pour l’environnement, l’énergie et le
développement soutenable (FONDeMEES) ; une initiative de l’Université de
Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, de Fondaterra, de l’association marocaine
Agissons Vert, regroupant un grand nombre d’acteurs académiques, industriels et
politiques.

L’objectif de cette fondation est de faire de l’économie verte un levier de
croissance pour les territoires, la compétitivité des entreprises et l’emploi en
Méditerranée. «Il faut construire avec les universités, les écoles, les
entreprises et les territoires, de nouveaux modèles de développement
partenarial, assurant une croissance mutuelle et durable fondée sur l’éco-business»,
dixit Sylvie Faucheux, présidente de l’Université de Versailles
Saint-Quentin-en-Yvelines et de Fondaterra.

A ses côtés, Moncef Ben Abdallah, ancien ministre tunisien de l’Industrie et de
l’Energie, a été désigné pour la préparation d’un programme d’actions concrètes
pour la rentrée 2010 telles que le montage de «formations vertes», de socles
communs de compétences, de programmes de recherche/action, de laboratoires
d’expérimentation, d’ateliers de travail ou encore d’incitation à la coopération
régionale (échanges de chercheurs, thèses innovantes…), etc.

Entre fondation et Dialogue 5+5, la zone Méditerranée arrivera-t-elle enfin à
inscrire son développement économique en intégrant toutes les contraintes et les
potentiels du green business ?

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