USA : Vivendi reconnu coupable de communication trompeuse, Messier disculpé

[29/01/2010 21:14:06] NEW YORK (AFP)

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à New York (Photo : Timothy A. Clary)

Le groupe français Vivendi, poursuivi par des actionnaires ruinés par son quasi-effondrement en 2002, a été reconnu coupable vendredi à New York de communication trompeuse par imprudence, et son ancien PDG Jean-Marie Messier a été innocenté.

Les dommages et intérêts ont été évalués par l’accusation aux environs de quatre milliards de dollars.

Mais comme prévu, l’avocat de Vivendi, Paul Saunders, a immédiatement annoncé qu’il allait faire appel, et qu’il entendait “gagner”.

Le principal avocat des plaignants dans ce procès en nom collectif, Arthur Abbey, s’est félicité d’avoir pu l’emporter alors que “l’opposition était énorme”.

“Le plus satisfaisant est que l’ensemble des 57 déclarations (mises en cause par l’accusation) étaient fausses, le jury a tranché à 100% contre Vivendi”, a indiqué M. Abbey à l’AFP.

“Nous sommes satisfaits que les dommages (fixés par les jurés) soient (égaux à) la moitié de ce que réclamaient les plaignants, de ce côté là c’est une victoire partielle”, a précisé quant à lui M. Saunders, pour Vivendi.

M. Abbey, qui avait estimé que les dommages et intérêts pourraient s’élever jusqu’à 11,5 milliards de dollars, avançait vendredi le chiffre de quatre milliards.

“Il est impossible de savoir ce que sera le montant total des dommages”, a répliqué M. Saunders, soulignant que cela dépendrait du nombre de réclamations valides déposées par des actionnaires.

Outre M. Messier, reconverti dans le conseil aux entreprises, son directeur financier Guillaume Hannezo, qui était également poursuivi, a été innocenté. Tous deux étaient absents à l’énoncé du verdict à New York, mais des représentants de Vivendi étaient présents.

M. Abbey n’a pas exprimé de regrets devant l’absence de condamnation de MM. Messier et Hannezo. “Peut-être que (les jurés) ont pensé que ça ferait trop. Ce n’est pas grave parce que c’est l’argent de Vivendi” qui aurait servi de toute façon à payer les dommages, a-t-il souligné.

MM. Messier et Hannezo, dont la responsabilité civile est couverte par l’assurance accordée aux dirigeants d’entreprise, selon une source judiciaire, doivent encore comparaître en correctionnelle à Paris au printemps, avec cinq autres dirigeants de Vivendi.

M. Messier risque jusqu’à cinq ans de prison et une forte amende pour diffusion d’informations fausses ou trompeuses, manipulation de cours et abus de biens sociaux.