Tunisie – Banques : Les banques centrales et la crise financière

Tunisie – Banques : Les banques centrales et la crise financière

M. Taoufik BACCAR, gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a ouvert,
lundi 23 novembre 2009, au siège de la BCT, un séminaire régional ayant pour
thème «Les banques centrales et la
crise financière».

A cette occasion, M. Baccar a passé en revue les différents facteurs ayant donné
naissance à la crise financière et les mesures prises dans le but d’endiguer ses
répercussions.

Il a précisé, à cet égard, que la communauté financière internationale est
entrain de vivre un «moment délicat, et probablement historique» avec les
réflexions amorcées en vue de définir les contours d’une nouvelle architecture
financière internationale.

Il a observé que les banques centrales de part leur mandat sont appelées a êtres
des acteurs de premier plan dans la préservation de la stabilité financière dans
le monde et dans l’anticipation et la résolution des crises.

La récente crise, a-t-il souligné, a montré que les marchés n’étaient pas
efficients et qu’ils ne sont pas capables de s’autoréguler, d’où la nécessité de
renforcer les mécanismes de régulation et une réforme profonde de l’architecture
financière internationale.

Ainsi, pour garantir une meilleure maîtrise des risques, précise le gouverneur
de la BCT, il importe, désormais, d’assurer une surveillance étendue aussi bien
aux banques qu’aux institutions financières non-bancaires et à l’ensemble des
acteurs impliqués dans les marchés financiers.

S’agissant des réformes, le gouverneur de la BCT a, particulièrement, mis
l’accent sur la réorganisation des régulateurs, précisant, à cet égard que «les
banques centrales seront appelées à jouer un rôle prépondérant dans cette
nouvelle architecture».

Ainsi, les banques centrales sont amenées à placer la stabilité financière comme
un objectif du même ordre d’importance que la stabilité des prix ; Dans cette
perspective, si la réflexion sur la création de «régulateurs de risque
systématique» abouti, il serait préférable de charger les banques centrales de
cette mission stratégique.

M. Baccar a, également, souligné la nécessité de renforcer la coopération
internationale dans la nouvelle architecture financière. Une coordination à même
de garantir une régulation cohérentes et de haute qualité.

Cependant, en attendant la mise en place, complexe et délicate, d’une
supervision financière globale, il y a lieu d’appuyer la coordination de la
régulation par les organismes internationaux (FMI,
BRI, Conseil de la Stabilité
Financière) et ce, avec le soutien des groupes représentatifs de pays, à
l’instar du
G20.

Quant à l’expérience tunisienne, le gouverneur de la BCT a souligné l’intérêt
que porte la Tunisie à la préservation de la stabilité. A cet effet, il a
rappelé l’amendement des statuts de la BCT, qui, depuis 2006, est chargée de
veiller à garantir la stabilité, la solidité et l’efficacité du système
financier.

Dans l’objectif d’assurer la stabilité monétaire et financière, la nouvelle loi
habilite la BCT à coopérer avec les autorités de régulation des secteurs
financiers et des assurances et ce, en vue de la mise en place d’un cadre de
coopération en matière de contrôle. Aussi, la BCT a été autorisé à conclure des
conventions bilatérales de coopération avec les autorités de supervision
d’autres pays.

Ce dispositif a été renforcé par la mise en place, 2004, de la Direction
Générale de la Stabilité Financière et plus récemment par la création, en
janvier 2009, sur instruction du Président de la République d’un centre de
recherches et d’études financières et monétaires.

Désormais, précise M. Baccar, la BCT est à même de couvrir aussi bien le volet
macro-prudentiel que micro-prudentiel de la surveillance financière, fonction
tant recommandée dans la plupart des analysées ayant accompagnée cette crise.