Tunisie – Agriculture : Le «big bang» de l’huile d’olives conditionnée, c’est pour bientôt ?

zitzitoune240.jpgLongtemps
dévalorisée, parce qu’exportée quasi exclusivement en vrac, l’huile
d’olives
tunisienne est en train de gagner ses titres de noblesse, de deux
manières. D’abord, en accédant à des paliers supérieurs en matière de qualité
70% de la production tunisienne est désormais d’une niveau supérieur. Ensuite,
en s’écoulant de plus en plus à l’étranger après conditionnement.

Cette progression vers le sommet, entamée il y a dix-sept ans –en 1992- avec la
mise en place d’une ligne de crédits pour financer la modernisation des unités
d’extraction de l’huile d’olives –«qui a eu un impact positif, avec le retour
des banques vers le secteur qu’elles boycottaient jadis», souligne M. Ridha Ben
Mosbah, ministre du Commerce et de l’Artisanat-, commence à porter ses fruits,
notamment avec l’émergence des premiers

champions nationaux
.Un développement majeur rendu possible par les efforts
déployés en vue d’améliorer les capacités du pays dans les domaines de la
formation –en particulier de dégustateurs-, de l’analyse –avec la mise à niveau
du Laboratoire d’Analyses des Huiles et Graisses, relevant du Centre des
industries agroalimentaires (CIAA)-, la révision du cadre législatif du secteur,
avec en particulier l’amendement des textes ayant trait aux conditions
techniques et sanitaires minimales devant régner dans les raffineries.

L’année 2009 a également vu la simplification des procédures du

Fonds de promotion de l’huile d’olive conditionnée
pour élever le plafond
–financier- de son intervention et «améliorer sa rentabilité». Ce fonds qui a
déjà profité à 40 unités de conditionnement et à 12 exportateurs –sur 20 ciblés.

Trois amendements importants ont été introduits en 2009. D’abord, les opérateurs
ne sont plus tenus de soumettre un programme marketing sur trois années, mais
seulement une année, pour obtenir un financement. Ensuite, le fonds prend en
charge toutes les dépenses dites «d’intérêt publique», au lieu de 70% par le
passé.

Enfin, la prime aux exportateurs dépassant la barre des 100 tonnes a été portée
de 70.000 à 150.000 dinars.

Désireuses de consolider ce dispositif, les autorités réfléchissent
actuellement, ainsi que l’a révélé le ministre du Commerce et de l’Artisanat, à
organiser «un salon régional de l’huile d’olives conditionnée». Surtout, les
pouvoirs publics s’efforcent de faire faire aux producteurs et exportateurs
d’huile d’olive un saut qualitatif qui leur permette, du moins à quelques uns
d’entre eux, d’obtenir la distinction suprême : un label.

«La Tunisie n’a pas d’expérience» en matière de labellisation, en dehors du vin,
rappelle M. Mohamed Chokri Rejeb, directeur du CIAA. Toutefois, un cahier de
charges a déjà été promulgué dont la mise en œuvre va commencer, une fois qu’un
débat en cours entre professionnels et administration –portant notamment sur la
définition d’un produit traditionnel- aura été tranché.

La campagne oléicole 2009/2010, qui commence sous peu, servira à une sorte de
répétition générale en matière de labellisation avec les entreprises qui auront
le courage de se porter candidates.