Centrale électronucléaire tunisienne : dans un an ou deux, on saura si c’est faisable ou pas

«Tunis est un poste privilégié à tous points de vue. On y trouve une qualité de
vie indéniable, on y noue facilement le contact et on s’y intègre aisément».
C’est ainsi que Serges Degallaix, ambassadeur de France, s’est adressé aux
journalistes de la place à l’occasion du désormais traditionnel dîner iftar
conférence de presse.

L’ambassadeur de France, sur le départ, a parlé des efforts fournis afin de
développer au mieux la coopération industrielle entre la France et la Tunisie.
«Nous devons mettre nos atouts ensemble pour progresser sur la scène
internationale».

La coopération tuniso-française a beaucoup avancé, en particulier dans le
domaine aéronautique. Le site Tunisie offrant des avantages comparatifs, des
dizaines d’entreprises s’y sont implantées.

central_elect-140909.jpgM. Degallaix a relevé que tant pour la France que pour la Tunisie, la courbe de
création de l’emploi est ascendante. Il a également parlé de la coopération
tuniso-français dans le domaine du transport terrestre, des négociations sont en
cours entre les deux gouvernements concernant la libéralisation des services.

Le partenariat tuniso-français dans le domaine de l’énergie nucléaire avance
bien, a précisé le diplomate français. «Nous sommes passés à une vitesse
supérieure en matière d’études et de formation». L’équipe tunisienne planche
actuellement sur l’étude de faisabilité de la centrale en collaboration avec des
experts français. Dans une année ou deux, d’après M. Degallaix, tous les
éléments seront prêts pour savoir si le projet de centrale nucléaire peut aller
de l’avant ou pas. Les aspects juridiques, sécuritaires et d’autres concernant
la sûreté nucléaire sont sous la loupe des experts tant tunisiens que français.
En attendant, les ingénieurs tunisiens reçoivent des formations de haut niveau
en France.

A ce propos, rappelons que ces compétences hautement qualifiées sont très
sollicitées à l’international, notre gouvernement aurait tout intérêt à prendre
des mesures salariales appropriées qui permettraient éventuellement de les
garder sur place.

Sur un tout autre volet et concernant les étudiants tunisiens inscrits dans des
universités françaises, l’ambassadeur a fait remarquer que ramené à la
population, la communauté estudiantine tunisienne présente en France est la plus
importante, par rapport aux autres pays de l’Afrique du Nord, se situant entre
10.000 et 11.000 étudiants. Sans oublier une coopération de plus en plus
renforcée dans l’enseignement supérieur. La rentrée universitaire 2010 sacrera
ainsi l’accord conclu entre Paris Dauphine et l’Institut Tunis Dauphine (ITD),
antenne de l’Université parisienne à Tunis (UPD).

En partant, Serges Degallaix aura un regret, celui de ne pas avoir vu les
jumelages entre les pôles de compétitivité français et ceux tunisiens, avancer
comme il l’aurait voulu. La signature de contrats et la conclusion d’accords
pour monter des projets qui tiennent la route sur la scène internationale
nécessitent des financements qui ne sont pas disponibles à ce jour.

Il n’empêche, il faut reconnaître que le passage de Serges Degallaix à Tunis a
vu une dynamisation accrue de la coopération économique tuniso-française, des
projets importants ont vu le jour et d’autres sont en cours d’étude. Le passage
de Monsieur l’ambassadeur, homme de projets, aurait été très fructueux pour les
deux pays.

«Je partirai avec un sentiment de grande satisfaction d’avoir eu la chance de
travailler en Tunisie, un pays qui évolue», a-t-il déclaré. Pierre Ménat,
successeur de Serges Degallaix, arrive à Tunis à la fin de cette semaine.