Tunisie : Des petites idées qui peuvent servir

J’ai été toujours étonné du retard que prennent certaines idées et modèles de
développement innovants avant d’arriver dans notre pays. A titre indicatif, la
Tunisie a découvert tard la micro-finance et la production propre.

Cet étonnement est d’autant plus légitime lorsqu’on sait que la Tunisie dispose
de représentations diplomatiques et d’attachés économiques partout dans le
monde, des diplomates qui pouvaient jouer le rôle de veille et élaborer des
dossiers exhaustifs sur ses modèles structurants réussis et les mettre à la
disposition des départements techniques.

Loin de moi de se substituer à ces diplomates, je voudrais contribuer en ma
qualité de simple journaliste à la diffusion de ce type d’informations idées en
apportant quelques témoignages de voyages professionnels.

Un simple panneau solaire pour dissuader les accidents

A Dubrovnik, une des villes les plus pittoresques de Dalmatie (Croatie), les
routes sont certes sinueuses mais bien structurées et bien balisées.

Les nombreux virages sont annoncés par une signalisation lumineuse fonctionnant
à l’énergie solaire. De jour comme de nuit, grâce à de petits panneaux solaires
d’un mètre de hauteur, ces tournants dangereux sont ainsi bien visibles au grand
bonheur des automobilistes. Pour un pays comme la Tunisie qui détient un triste
record en matière d’accidents de la circulation, de tels équipements, peu
coûteux du reste, peuvent être d’un grand apport pour la sécurité des usagers de
la route. Est-il besoin de rappeler qu’en Tunisie pas moins de 27 accidents sont
enregistrés chaque jour, causant, quotidiennement, 38 blessés et 4 morts.

L’usage démocratique des hauteurs

Les hauteurs dans les grandes villes sont érigées en lieux publics qui profitent
au maximum des gens. A Moscou, une université et une grande place publique sont
aménagées, au grand bonheur des étudiants russes et moscovites, sur les hauteurs
qui surplombent la capitale russe.

Il suffit d’imaginer les nombreuses générations d’étudiants qui se relayent dans
cette université et profitent de panoramas inédits inspirant esthétique et
grandeur.

Il suffit d’imaginer le grand bonheur des jeunes mariés et lauréats de diverses
épreuves d’examens qui viennent se prendre en photo pour punaiser, pour la vie,
un moment de bonheur sur ces lieux de mémoire.

Tout prêt de chez nous, aux environs d’Alger, des buildings sont édifiés sur les
hauteurs donnant au maximum d’Algérois la possibilité de profiter de vues
panoramiques apaisantes.

Tourisme – Taxistes – professionnalisme

Je faisais partie d’une délégation de journalistes invités à l’île Majorque
(Mallorca en espagnol), la plus grande des îles Baléares (dont l’archipel
comprend également Minorque, Ibiza, Formentera et Cabrera), en mer Méditerranée,
au large de Valence. Nous sommes arrivés un lundi ou un mardi à 20 heures dans
un hôtel à 30 km de la capitale de l’île : Palma de Majorque. Dans le souci de
tuer le temps, la délégation tunisienne a pris un «allo-taxi» pour visiter la
ville la nuit et indiquer au taxiste l’adresse exacte où on allait.

En arrivant, le taxiste s’était rendu compte qu’il a oublié de nous dire que les
lieux de divertissements (boîtes de nuit…) étaient fermés ce jour de la semaine.
Sans qu’on le lui demande, il a téléphoné à son patron pour lui expliquer le
malentendu. Ce dernier lui a donné l’ordre de nous ramener à l’hôtel gratuitement. A
trois, nous devions payer en principe plus de 80 dollars. Ce geste est digne de
grands professionnels du tourisme. Il est très difficile de l’imaginer pour le
moment chez nos taxistes.

Bassins aquacoles générateurs de sources de revenus pérennes

Le travail indépendant est très encouragé dans le monde rural de Chine. Le
gouvernement chinois a invité une centaine de journalistes africains à prendre
connaissance, dans la région de Yunnan, des bassins aquacoles familiaux.
L’ouvrage consiste à aménager autour d’un petit lopin de terrain un plan d’eau
renouvelé et contrôlé par un vétérinaire spécialisé en pathologies aquacoles.

Sur seulement une superficie d’un hectare, un paysan chinois pouvait ainsi
élever du poisson, pratiquer des cultures à trois niveaux et vendre l’excédent !
Il fallait assister à la pêche du poisson, à la récolte des légumes et à la
cueillette de fruits pour saisir tous les bienfaits de ce petit bassin aquacole
générateurs de richesses.

En prime, le paysan dispose d’une maisonnette de trois à quatre pièces équipée
de toutes les commodités et avec une vue sur le plan d’eau. Une source de
revenus qui gagnerait à être développée dans notre pays, notamment dans les
régions pluvieuses du pays.