EADS et Airbus prévoient un salon du Bourget pauvre en commandes

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éparations du salon du Bourget le 13 juin 2009 (Photo : Eric Piermont)

[14/06/2009 12:19:35] PARIS (AFP) EADS et sa filiale Airbus prévoient un salon du Bourget pauvre en commandes cette année, mais se préoccupent surtout du maintien de leurs commandes par les compagnies aériennes touchées de plein fouet par la crise, ont déclaré leurs dirigeants.

“Ce ne sera pas un salon de commandes”, a expliqué le président exécutif d’EADS, Louis Gallois, lors d’un séminaire du groupe européen d’aéronautique et de défense organisé durant le week-end, avant le salon du Bourget.

“Ce salon aéronautique sera assombri par deux événements”, le crash de l’Airbus A330 d’Air France et la crise, a pour sa part jugé le président d’Airbus, Thomas Enders.

“La priorité numéro un est d’assurer les livraisons et de soutenir nos clients”, a dit M. Enders. Les compagnies aériennes souffrent en effet de problèmes de financement en raison de la crise économique, ainsi que de la baisse du trafic aérien.

L’avionneur ambitionne toujours de livrer à peu près autant d’avions en 2009 que l’an dernier (483). Il espère aussi enregistrer 300 commandes, mais “ça pourrait être beaucoup moins”, a reconnu M. Enders.

Les années 2010 et 2011 seront les années les plus “cruciales” en termes d’impact de la crise, ont répété MM. Gallois et Enders.

Le salon du Bourget, qui ouvre ses portes lundi, sera aussi l’occasion “de discussions intensives avec les fournisseurs”, pour les convaincre de la crédibilité des prévisions de livraison d’Airbus, selon M. Enders.

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éparations du salon du Bourget le 13 juin 2009 (Photo : Eric Piermont)

Concernant les hélicoptères, le PDG du fabriquant européen Eurocopter (groupe EADS) Lutz Bertling a reconnu que la crise avait “un impact très significatif sur l’activité civile”, qui crée des “inquiétudes pour 2010 et 2011”. Mais d’importants contrats militaires compensent en partie ces difficultés, selon lui.

M. Bertling a aussi indiqué qu’Eurocopter pourrait être éventuellement intéressé en cas de vente du constructeur d’hélicoptères Bell, aujourd’hui filiale du groupe aéronautique américain Textron.

“Je n’exclus rien”, mais “il n’y a rien qui aille dans ce sens” à l’heure actuelle, a-t-il déclaré.

Concernant l’avion de transport militaire A400M, M. Gallois a salué comme une “bonne nouvelle” le délai supplémentaire de six mois que proposent la France et l’Allemagne pour discuter de l’avenir de ce programme en retard de plusieurs années.

Le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel ont affirmé jeudi qu’ils s’accordaient un “petit délai de six mois pour continuer à discuter pour trouver la meilleure solution possible” sur l’A400M.

“J’espère qu’on pourra avoir un accord avant la fin de l’année”, a déclaré M. Gallois.

“La France et l’Allemagne n’ont pas le pouvoir de décider seuls” sur ce programme qui concerne sept pays européens, a-t-il reconnu, mais “c’est la première pierre de l’édifice”.

La Grande-Bretagne “a des demandes particulières et on va voir si on peut leur répondre positivement”, a-t-il ajouté.

M. Gallois a aussi précisé qu’EADS devrait dégager “beaucoup plus” que les 200 millions d’euros d’économies visées en 2011-2012 par le plan “Future EADS”, qui est notamment axé sur la meilleure intégration des différentes divisions du groupe.