Tunisie – Texmed 2009 : le défi sera-t-il relevé ?

Le salon euro-méditerranéen de l’habillement a ouvert ses portes le 11
courant. Considéré comme l’édition du défi pour le secteur textile &
habillement, Texmed 2009 a tenu ses promesses en termes d’organisation et de
qualité de ses exposants. On n’aurait pas espéré mieux, surtout dans un
contexte de crise, soit un nombre équivalent à celui de l’édition précédente
(250 exposants). «On est satisfait de l’organisation. On ne peut rien
reprocher. Les organisateurs ont bien fait leur boulot», affirme M. Rochdi
Jebali, représentant de Sartex.

La nouvelle conception de l’espace a été bien concrétisée. Un design qui
répond à l’image de notre pays et de son positionnement dans un secteur
considéré comme prioritaire. La qualité des exposants a été confirmée même
si certains grands noms du textile tunisien sont absents.

Une affluence timide

Cependant, l’affluence n’est pas à la hauteur des attentes, en tout cas au
deuxième jour du Salon; les exposants étrangers sont les premiers à se
plaindre: «Il n’y a pas assez de visiteurs professionnels. On voit bien que
la crise pèse sur le salon qui est du reste bien organisé. Mais il y a une
inquiétude qui règne. On ne parle pas d’investissement
», nous confie M. Jean-Patrice Gros, directeur général de Lectra Tunisie.

mami-texmed1.jpgDe même pour la société Mami dont le directeur général, M. Nazeh Ben Ammar,
estime que «le salon a bénéficié de beaucoup de publicité, mais ceci ne
suffit pas. On voit moins de consortiums qu’en 2008. On a besoin de prise de
contact one to one pour convaincre les donneurs d’ordre et les grandes
marques de venir et de participer au salon
».

Pour leur part, les responsables du secteur n’ont pas voulu que la crise
soit au rendez-vous. «Nous ne voulons pas que la crise soit au menu des
activités parallèles du salon. C’est un salon d’opportunités d’affaires et
on voudrait qu’il reste ainsi
», avait indiqué M. Chokri Mamoghli, secrétaire
d’Etat auprès du ministre du Commerce et de l’Artisanat, lors de la
conférence de presse du 5 juin 2009, et en réponse à la question d’un
journaliste sur l’absence du thème de la crise dans les activités parallèles
du salon.

Dans le contexte actuel, il est bien compréhensible que l’affluence des
grands donneurs d’ordre ne soit pas aussi évidente. L’incertitude face à
l’avenir et face à la portée des investissements à un moment jugé inadéquat,
donne toute raison à cette situation. «Les cinq premiers mois 2009 ont
évidemment été difficiles. Ce sont les entreprises les plus solides qui ont
su résister. Les petites n’ont pas pu supporter le coup. Mais nous demeurons
quand même optimistes pour le reste de l’année
», souligne M. Ben Ammar. De
même, M. Jeballi indique que la crise s’est fait sentir avec la baisse des
commandes en estimant que cela ne va pas durer.

On reste optimiste…

Toutefois, certains exposants estiment qu’ils ont, malgré tout, renoué
quelques contacts même s’ils ne sont pas très concluants. «Il y a des gens
qui s’intéressent à nos produits. En dehors du salon, nous avons eu des
commandes mais pas comme d’habitude, évidemment
», nous confie Mme Nédia
Zarrad Ben Debba, représentante de la société Etiquettes et Accessoires.

D’un autre côté, des sociétés comme TIM Soft n’ont pas beaucoup ressenti la
crise puisqu’il s’agit là de sociétés qui développent des solutions de
gestion pour les entreprises. Les entreprises textiles ne constituent qu’un
volet de leur activité. “Il n’y a pas un grand impact puisque nous avons
déjà notre clientèle. Nous tenons à participer à ce genre d’évènements pour
promouvoir nos solutions orientées métiers et prendre contact avec les
exposants
“, indique M. Ahmad Namouchi, représentant de la société.

A l’image du secteur, Texmed 2009 saura-t-il relever le défi ? L’adage
«derrière toute menace, existe une opportunité» est-il encore valable ? Pour
les professionnels du secteur, ceci est toujours valable. «Avec la fermeture
du marché asiatique et européen, la Tunisie devrait saisir l’opportunité
pour monter en scène et valoriser ses compétences. Il faudrait voir loin,
très loin et avoir une vision orientée vers l’avenir pour savoir attirer les
investisseurs
», pense M. Ben Ammar. «La Tunisie a tout les atouts
pour attirer les investisseurs. C’est un petit pays qui a su valoriser ses
compétences et être réactif. Il faut plutôt développer le volet
communication, comment vendre le site et comment reconquérir d’autres
marchés comme le Royaume-Uni et l’Espagne
», affirme M. Gros.

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