Succès pour les grands crus aux enchères du Crédit municipal

[12/05/2009 18:20:49] PARIS (AFP)

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ée dans la cave du Crédit Municipal à Paris, le 30 avril 2009 (Photo : Eric Piermont)

La salle du Crédit municipal était pleine à craquer mardi après-midi pour la première vente aux enchères de grands vins déposés en gage, où nombre de crus prestigieux ont atteint plus de 600 euros la bouteille.

Pour cette première vente aux enchères depuis 232 ans, de grands crus gagés chez “ma tante”, au coeur du Marais, 2.350 bouteilles ont ainsi trouvé preneur auprès d’un public en majorité masculin, les enchères se déroulant en salle et au téléphone. Le Crédit municipal accepte les grands crus en gage depuis l’an dernier.

Sous le marteau du commissaire priseur Dominique Giafferi, amateur de grands vins et de bons mots, plus de cinq cents lots se sont envolés devant plus de 300 personnes. Les enchères ont rapporté au total 200.000 euros, un montant conforme aux attentes du Crédit municipal.

Dans les grands Bordeaux, les prestigieux Pauillac ont crevé les plafonds des estimations: 6 bouteilles de Château Lafite Rothschild de 2000 ont trouvé acquéreur à 3.950 euros et douze bouteilles de Château Lafite Rothschild de 1998 sont parties à 3.150 euros.

Les Saint Emilion ont aussi été à l’honneur : 12 bouteilles de Château Ausone 1990 dans leur caisse de bois d’origine ont été emportées pour 3.100 euros (hors frais), 12 bouteilles de Château Cheval Blanc 1986 sont parties à 1.700 euros.

Ceux, qui ont raté ces enchères, ont pu se rabattre sur de plus modestes flacons de Château Chasse Spleen Moulis 2004 à 250 euros le lot (12 bouteilles).

Un jeune couple a emporté une dizaine de lots. “On monte notre cave. On déguste beaucoup”, expliquait la mine gourmande Isabelle, 36 ans, qui attend un heureux événement qu’elle pourra fêter avec un Cristal Roederer blanc de 1990 (300 euros). Venue avec un guide des meilleurs vins de France, elle s’est consciencieusement renseignée sur les bonnes années au côté de son mari, très concentré.

Alain Bart, 60 ans, travaille dans le monde du vin et tenait à participer à cette “vente en soi remarquable tant par la qualité des produits que par leur grande diversité”. Les Sancerre ont été boudés, les grands Côtes du Rhône sont bien partis à des prix raisonnables: 420 euros pour 6 bouteilles de Châteauneuf du Pape rouge, Château de Beaucastel 2006. Dans les Bourgogne, un Mathusalem Le Montrachet 2005 a atteint 1.300 euros, trois bouteilles de Vosne Romanée 1er cru 2003 partant à 720 euros. 12 bouteilles de Vega Sicilia Unico (grand vin rouge d’Espagne) ont été acquises pour 1.800 euros.

Les réglements se font par chèque ou par carte bancaire, sur présentation d’une pièce d’identité. Aucun lot n’est délivré le jour même. Ce que saura désormais Pierre, 63 ans, venu de l’Essonne avec son caddie “au cas où”…

Le Crédit municipal se rembourse des prêts consentis aux particuliers sur le prix des ventes en y ajoutant les interêts. Si la vente est bonne, la différence est reversée au client qui avait mis son bien en gage.