Internet : Je te google, tu me googles, il se google, nous nous googlons…

google1.jpg«Googler», inutile de chercher, le verbe n’existe pas dans le dictionnaire.
Il est pourtant une activité de plus en plus courante de la vie moderne et
fait partie de nos actes quotidiens. Avez-vous essayé de mettre votre nom ou
celui de l’un de vos proches sur internet ? Savez-vous ce que l’on dit de
vous, de votre marque ou de vos employeurs ? Essayez et vous m’en direz des
nouvelles.

Que l’on vous fixe un rendez-vous pour un entretien, ou qu’il s’agisse de
retrouver un ancien copain, ne vous empressez vous pas d’interroger Google ?
Mais qu’en est-il lorsqu’il s’agit de votre image personnelle ? Veillez-vous
à votre réputation virtuelle ? Etes-vous plutôt «personal branding» ou
plutôt vous faites comme si je n’y suis pas ?

L’identité numérique est aujourd’hui bel et bien une réalité. Par un simple
clic, via les blogs, les réseaux sociaux, les forums et les sites Internet,
on peut savoir un maximum de choses sur vous, pour ne pas dire quasiment
tout. Vos coordonnées, propos, profils, photos, goûts… Etre inscrit sur
certains réseaux sociaux, c’est aller au devant d’une exposition certaine.

Dans le meilleur des cas, on voit vos amis, vos états d’âme et piochons
directement dans votre psychologie avec vos résultats de jeux, tests et
quizz, légers certes, mais qui en disent beaucoup sur vous. A travers
certains groupes dans Facebook notamment, on reconstitue jusqu’à vos
opinions politiques.

D’ailleurs, pour être tout à fait honnête, qui d’entre vous n’a pas fait des
recherches sur un client, un fournisseur ou un futur employeur? Qui d’entre
vous n’a pas manifesté son soutien à Gaza ou appelé à plus de liberté et
d’équité dans le monde ? Qui d’entre vous n’a pas interrogé le Net, même en
vue d’une rencontre galante ? Qui n’a pas tapé innocemment ou sciemment le
nom d’une personne en particulier ?

Sachez que les réponses peuvent jouer en votre faveur ou vous porter
préjudice. Il est important de réaliser qu’il est primordial d’apprendre à
les maîtriser.

Le meilleur moyen de contrôler sa réputation est d’être informé sur ce qui
se dit sur vous. Posez des balises sur le Net, revient à souscrire à un
système d’alertes comme «Google Alertes» sur votre nom. Sachez que vous
pouvez promouvoir votre personne comme une marque.

Pour gagner en visibilité, et être détecté, «il faut être actif et proactif,
persistant tout en mettant en avant vos expertises et talents. Il vous faut
vous réactualiser constamment surtout dans les sites des réseaux sociaux. En
un mot, oser être, et être public
». Certaines agences en font leur métier.
Elles proposent à leurs clients d’examiner leur cyber-réputation et de la
corriger. Elles s’engagent à faire passer vos résultats peu élogieux en
deuxième ou troisième page de résultats sur Google. Certains sites se sont
spécialisés dans ce créneau. Ils en font même leur cheval de bataille.

Dans le monde, le «name googling» serait devenu l’arme des recruteurs qui
n’hésitent plus à vous passer aux rayons X, sur le Net. En Tunisie, nous
n’en savons rien. Il serait crédule de penser que cette pratique ne trouve
pas écho sous nos cieux. A ce titre, le déploiement sur Internet constitue
un formidable accélérateur de notoriété, mais attention aux dérapages:
usurpations d’identité, rumeurs, diffamations …

Savez-vous que dans le monde, chaque jour, des millions de personnes
publient leur opinion sur leur blog, postent des commentaires sur les forums
ou laissent des critiques sur Yahoo, Amazon, TripAdvisor et autres ?
Imaginiez vous que 85% des informations publiées sur Internet sont générés
par des internautes ?

C’est vous dire combien le Net laisse la part belle aux réputations,
interprétations, opportunités et possibles dommages collatéraux !

Sans sombrer dans la paranoïa, ni dans l’utopie, il faut garder en tête
qu’Internet n’est pas un monde virtuel. Il est le reflet de la vie, la vraie
avec ses débordements et excès. Dans notre pays, les réputations sont
facilement lancées en pâture. La géographie et les mentalités se cachent
derrière l’une de nos activités préférées : la médisance. Ils sont désormais
amplifiés via le Net.

Il convient de retenir que le Net est un réseau informatique ouvert.
L’utiliser, c’est forcément s’y développer et y laisser des traces. Vous
observe-t-on, pour autant ? Pas forcément, mais il convient de garder en
mémoire que cela est possible.

Ne dit-on pas que l’anonymat nécessite des efforts ? Sachez que la
surveillance aussi. «Pour vivre heureux, vivons cachés». Est-ce possible
aujourd’hui avec la modernité ? A bon entendeur salut !