Une faillite d’AIG aurait coûté 11,9 milliards de dollars à Société Générale

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à New York (Photo : Stan Honda)

[15/03/2009 22:40:31] WASHINGTON (AFP) La banque française Société Générale est l’une des principales bénéficiaires du sauvetage sur fonds publics du groupe AIG, car une faillite de l’assureur américain lui aurait coûté 11,9 milliards de dollars, selon des documents publiés dimanche par AIG.

Trois institutions ont reçu 70% des 52 milliards de dollars de fonds publics utilisés entre septembre et décembre pour dénouer les positions souscrites par la filiale financière d’AIG: outre Société Générale, il s’agit de la banque d’affaires américaine Goldman Sachs (12,9 milliards de dollars) et de la banque allemande Deutsche Bank (11,8 milliards de dollars).

Deux autres établissements français auraient pu perdre gros dans la débâcle de l’ancien numéro un mondial de l’assurance: BNP Paribas (4,9 milliards de dollars) et Calyon, la banque d’affaires du Crédit Agricole (2,3 milliards).

Parmi les autres gros bénéficiaires du déblocage de fonds publics figurent la britannique Barclays (8,5 milliards), la banque d’affaires Merrill Lynch (6,8 milliards) et la suisse UBS (5 milliards), selon ces documents.

AIG a dû faire l’objet de quatre plans de sauvetage successifs, entraînant la mobilisation de plus de 170 milliards de dollars de fonds publics.

Les autorités américaines avaient défendu leur choix de sauver le groupe par le fait que sa faillite pourrait avoir des conséquences en cascade sur le reste de la finance mondiale. Le groupe avait en effet souscrit des milliers de milliards de dollars de contrats assurant le bon remboursement d’emprunts à risques, devenus sans valeur avec l’intensification de la crise.

Ce sauvetage est fortement contesté au sein de l’opinion et de la classe politique américaines et nombre de voix s’étaient faites entendre ces dernières semaines pour savoir à qui avait profité l’argent du contribuable. De fait, les documents publiés par AIG montrent que la plus grosse partie de l’argent public utilisé par le groupe a servi à dédommager des contreparties étrangères.

AIG explique sa décision de publier la liste de ses contreparties par la nécessité de “maintenir un haut niveau de transparence en ce qui concerne l’utilisation de fonds publics”. Le groupe précise avoir pris la décision de publier cette liste après consultation avec la Réserve fédérale pour déterminer l’impact que pourrait avoir cette annonce sur le secret des affaires.