Japon : la zappette noire de la TV nargue la souris blanche du PC

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ée de Sony présente les nouveau téléviseurs “Bravia” avec une télécommande avec lecteur de cartes , le 2 mars 2009 à Tokyo (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[06/03/2009 11:44:06] TOKYO (AFP) Qui, de la télévision ou de l’ordinateur, aura gain de cause au centre des foyers? Si les géants de l’informatique comme l’américain Microsoft parient volontiers sur les PC, leurs rivaux de l’électronique, tel le japonais Sony, misent au contraire sur les TV.

Face à la zappette, la souris n’a qu’à bien se tenir.

Grand-mère reçoit une carte postale de sa petite fille: elle la pose sur la télécommande de sa télévision et immédiatement s’affiche à l’écran une photo de la gamine en équilibre précaire sur son vélo. Mamie trouve l’image tellement drôle qu’elle la veut comme toile de fond sur son téléphone portable. Rien de plus simple, il lui suffit de poser son mobile sur la télécommande pour récupérer le cliché-souvenir.

Avec ce type d’application en cours de développement chez Sony, le débat sur la convergence TV/PC prend une tournure nouvelle au Japon où la plupart des nouveaux téléviseurs sont directement raccordables à internet, via une connexion à haut débit, sans boîtier intermédiaire, et se dotent de fonctions étonnantes que la plupart des PC actuels ne peuvent revendiquer.

Les principaux fabricants de TV japonais (Sony, Panasonic, Sharp, Hitachi, etc.) ont déjà installé une plateforme, “AcTVila”, qui permet de louer des vidéos à la demande (VOD), de faire des courses en ligne, de jouer, de chercher un appartement, de préparer un voyage, de réserver des places de spectacle, confortablement assis au fond de son canapé.

“Pour les personnes âgées, de plus en plus nombreuses au Japon et plus habituées aux télécommandes qu’aux claviers et souris, c’est un plus”, assure un démonstrateur de Sony.

La vraie innovation naît toutefois de la combinaison entre l’accès à internet et l’intégration, dans la télécommande du téléviseur, d’un lecteur de puce à identification par radiofréquences (RFID), un circuit intégré qui démultiplie les possibilités.

Cela permet de payer les contenus et services proposés, de façon sûre, simple et rapide: le téléspectateur n’a qu’à effleurer ladite télécommande avec une carte ou un téléphone portable à puce “porte-monnaie électronique” qui contient de l’argent virtuel ou des références cryptées d’un compte, un mode de règlement déjà très utilisé dans les boutiques et transports nippons.

Le lecteur intégré dans la zappette peut également lire bien d’autres types de puces, contenant des liens internet pour accéder à des données personnelles (comme dans le cas de la carte postale), des noms et mots de passe, des informations commerciales, des données de santé, etc.

Une carte de fidélité de magasin posée sur la télécommande pourra ainsi faire apparaître à l’écran les prospectus d’une boutique, avec les dernières promotions.

Un tensiomètre, un thermomètre ou un podomètre à puce enverra à un serveur les mesures recueillies régulièrement pour les archiver dans un dossier médical et créer des graphiques, le tout simplement en approchant ces objets de la télécommande.

La carte à puce d’un élève révèlera ses résultats scolaires et l’historique de ses entrées-sorties à l’école, et la puce d’un produit du commerce le parcours qu’il a suivi.

La télécommande peut même prendre la forme d’un écran tactile comme l’imagine une autre société japonaise, Faith.

Là tout devient encore plus ludique: les boutons sont remplacés par des reproductions miniatures des objets alentour (l’écran de TV, le téléphone portable, la carte postale) et des contenus (vidéos, photos, journal ou livre électronique, prospectus). Il suffit alors de mettre les seconds dans les premiers, d’un geste du doigt, et la technique s’occupe du reste.