UE : les dirigeants à Bruxelles pour surmonter leurs divisions face à la crise

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évrier 2009 à Bruxelles (Photo : Dominique Faget)

[01/03/2009 11:14:15] BRUXELLES (AFP) Les dirigeants de l’UE tentent dimanche de montrer leur volonté de faire front commun face à la crise et de dépasser les querelles – sur le protectionnisme, et entre pays de l’Est et de l’Ouest – qui ont entamé leur crédibilité depuis le début de l’année.

“L’Europe ne surmontera la crise que si nous agissons ensemble de façon coordonnée et si nous respectons les règles communautaires”, a déclaré le Premier ministre tchèque, Mirek Topolanek, dont le pays préside l’UE, à la veille du sommet samedi.

“Nous ne voulons pas de nouvelles lignes de divisions, nous ne voulons pas une Europe divisée selon une ligne nord-sud ou est-ouest”, a-t-il ajouté.

Reflétant le malaise des pays de l’Est, réunis en mini-sommet à l’invitation de la Pologne avant la réunion à 27 proprement dite censée démarrer à 13H00 (12H00 GMT) – le Premier ministre hongrois, Ferenc Gyurcsany, a appelé dès son arrivée dimanche à éviter “la mise en place d’un nouveau rideau de fer”, cinq ans après l’entrée de 10 pays d’Europe centrale et orientale dans l’UE.

“Nous avons devant nous un nouveau défi: unifier l’Europe financièrement et économiquement”, a-t-il déclaré à son arrivée à Bruxelles.

Pratiquement, le Hongrois – dont le pays est avec la Lettonie le plus touché à l’Est par la crise – a plaidé pour un plan d’aide aux banques de l’Est compris entre 160 et 190 milliards, bien au-delà des 24,5 milliards annoncés vendredi par la BEI, la BERD et le FMI, et impliquant également la Banque centrale européenne.

Il réclame aussi, comme la Pologne, une accélération de l’intégration des pays de l’Est dans la zone euro, à laquelle appartiennent seulement deux d’entre eux pour l’instant, la Slovénie et la Slovaquie.

Mais une accélération supposerait un assouplissement des conditions d’adoption en place, avec l’accord des 16 gouvernements de la zone euro. “Je ne crois pas que les critères d’adhésion puissent être changés du jour au lendemain”, a prévenu à son arrivée le président de l’Eurogroupe et Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker.

La Commission européenne a répété vendredi que l’UE était prête à réaffirmer sa solidarité envers les pays de l’Est. Mais elle n’a évoqué aucun geste nouveau concret, même si elle n’a pas exclu de relever si nécessaire l’enveloppe de l’aide qu’elle peut accorder aux pays de l’UE hors zone euro – déjà doublée fin 2008 à 25 milliards d’euros.

Autre querelle des dernières semaines: le protectionnisme, avec au coeur du différend l’automobile, frappée de plein fouet par la crise, et comme principaux protagonistes la France et la présidence tchèque.

La polémique est née lorsque le président Nicolas Sarkozy a conditionné l’octroi de prêts français à taux réduits aux constructeurs à un engagement à maintenir leurs usines en France et à ne pas délocaliser “en Tchéquie ou ailleurs”.

Condition qualifiée de protectionnisme inacceptable par les Tchèques. A la veille du sommet, Bruxelles et Paris ont cependant trouvé un accord visant à désamorcer la polémique. Paris s’est engagé à ce que les conventions de prêts ne contiennent aucune condition de localisation, permettant à la Commission de se dire “satisfaite” de “l’absence de caractère protectionniste” du plan français.

L’automobile, qui emploie 12 millions de personnes en Europe, devrait être malgré tout un sujet clé dimanche, d’autant que les difficultés d’Opel, filiale allemande de General Motors, fait peser de nouveaux risques pour l’emploi. Pour montrer qu’ils resserrent les rangs, les dirigeants européens ont prévu d’adopter un texte affirmant leur foi dans les principes de libre-échange et de libre circulation au sein de l’UE, et leur détermination à restaurer le crédit bancaire, toujours grippé.