Japon : effondrement record de la production industrielle en janvier

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électroniques japonais

[27/02/2009 06:15:15] TOKYO (AFP) La production industrielle du Japon a subi en janvier un effondrement record de 10,0% par rapport au mois précédent, alors que les secteurs automobile et électronique sont ravagés par la chute des exportations à cause de la crise, a annoncé vendredi le gouvernement.

Il s’agit du plus important recul de la production industrielle jamais enregistré dans la deuxième économie mondiale. La production industrielle avait déjà chuté au cours des trois mois précédents.

La baisse s’explique essentiellement par un fort recul de la production d’automobiles et de semiconducteurs, alors que la demande pour ce type de produits à l’étranger s’est effondrée à cause de la crise mondiale.

En janvier, les exportations japonaises ont elles aussi subi une chute record de 45,7% sur un an, frappées de plein fouet par le tarissement de la demande aux Etats-Unis, en Europe et en Asie, ainsi que par la forte appréciation du yen ces derniers mois, selon des chiffres annoncés mercredi.

Le repli de la production est conforme aux prévisions des économistes, lesquels tablaient en moyenne sur une chute de 10,1% par rapport à décembre, selon un sondage réalisé par le quotidien Nikkei auprès de 24 d’entre eux.

Sur un an, la production a dévissé de 30,8%.

Selon les prévisions gouvernementales, la production industrielle devrait poursuivre son déclin en février (-8,3%), avant de rebondir en mars (+2,8%).

Parmi cette avalanche d’indices déprimants, Taro Saito, économiste au NLI Research Institute, a cependant déniché une bonne nouvelle: les stocks des entreprises ont diminué de 2,0% en janvier par rapport à décembre, ce qui tend à prouver que l’offre s’est adaptée à la réalité de la demande, et que les produits invendus cessent de s’accumuler inexorablement dans les entrepôts des industriels.

“L’état de l’économie japonaise va probablement empirer au premier trimestre 2009 par rapport au dernier trimestre 2008. Mais les chiffres des stocks et les prévisions de production en mars indiquent que le rythme de la dégradation se ralentit”, a commenté M. Saito.

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èle hybride de Honda au siège du constructeur japonais à Tokyo, le 17 décembre 2008 (Photo : Yoshikazu Tsuno)

“Ce sont de bonnes nouvelles, comme nous n’en avions pas eues jusqu’à présent”, a-t-il ajouté, allant même jusqu’à prédire que l’économie japonaise cessera de se contracter au deuxième trimestre de cette année.

La consommation des ménages a toutefois dégringolé de 5,9% sur un an en janvier, soit sa onzième baisse mensuelle consécutive alors que les ménages japonais, inquiets face à la crise, se serrent de plus en plus la ceinture.

En revanche, le taux de chômage a connu en janvier une baisse surprise, s’établissant à 4,1% contre 4,3% en décembre, alors que les économistes s’attendaient en moyenne à ce qu’il grimpe jusqu’à 4,6%.

Mais le nombre d’offres d’emplois au Japon a continué à se contracter à grande vitesse. En janvier, on ne comptait plus ainsi que 67 offres d’emplois pour 100 demandes, contre 72 offres en décembre.

“Le marché du travail montre des signes clairs de détérioration dans la foulée de l’ensemble de l’économie”, a commenté Naoki Murakami, économiste chez Monex Securities. “La proportion des offres d’emplois par rapport aux demandes dresse un tableau du marché du travail plus précis que le taux de chômage, qui tend à osciller fortement”, a-t-il expliqué.

“La récession continue de frapper l’économie réelle”, a averti lors d’une conférence de presse le ministre des Finances, Kaoru Yosano, selon qui le gouvernement prendra “aussi vite que possible des mesures en faveur de l’emploi au moyen de dépenses budgétaires”.

Par ailleurs, les prix à la consommation hors produits frais au Japon sont restés stables sur un an en janvier, alors que les économistes prédisaient en moyenne un recul de 0,1%.