La mise en garde à la France pour déficits excessifs est juste, estime Jean-Claude Trichet

[20/02/2009 13:52:06] PARIS (AFP)

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ésident de la BCE, Jean-Claude Trichet, le 29 janvier 2009 à Davos (Photo : Pierre Verdy)

La mise en garde de la Commission européenne pour déficits excessifs à l’encontre de six pays, dont la France, est “une bonne chose” au regard du Pacte de stabilité, a jugé vendredi le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet.

Toutefois, le Pacte a été “amendé” et doté d’une certaine flexibilité pour tenir compte des périodes de ralentissement économique ou de récession, et les pays membres de la zone euro doivent “utiliser (cette) marge de manoeuvre”, a-t-il dit lors d’une conférence de presse à l’European American Press Club à Paris.

Le Pacte de stabilité fixe la limite théorique des déficits publics à 3% du Produit intérieur brut (PIB).

M. Trichet a cependant averti que le retour de la confiance dans l’ensemble de l’économie dépendrait de “la capacité des décideurs de démontrer” qu’ils savent à moyen terme rétablir “une situation normale” des comptes publics.

Interrogé sur la politique américaine et japonaise de taux d’intérêts à taux zéro, il a estimé qu’elle comportait “un certain nombre d’inconvénients” et qu’elle avait une portée limitée, comme le montre l’écart “ténu” entre les taux d’intérêt à trois mois entre les Etats-Unis et la zone euro.

Toutefois, la BCE est “alerte et pragmatique”, a-t-il fait valoir, semblant ne pas exclure complètement de telles mesures.

M. Trichet a écarté implicitement les risques de déflation en zone euro à moyen terme.

“Nous allons avoir une inflation qui sera très, très basse dans la zone euro en moyenne” cette année à cause de la chute des prix pétroliers, ce qui est “positif”, mais les “anticipations d’inflation (sont) en ligne avec notre définition de la stabilité des prix à moyen terme”, à savoir une inflation juste en-dessous de 2%.

Sur l’origine de la crise, “il ne faut pas s’engager dans l’identification de boucs-émissaires” car “les responsabilités sont partout” et “le système tout entier s’est avéré trop fragile”, a expliqué M. Trichet

Il a également jugé que les mesures de soutien aux banques prises par les différents gouvernements avaient été adaptées à l’ampleur de la crise. En revanche, le marché du crédit n’est pas encore “normalisé”, a-t-il dit.