Obama promet 1.000 dollars aux ménages américains pour dégripper l’économie

[08/01/2009 22:51:33] FAIRFAX (AFP)

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écembre 2009 à Fairfax (Photo : Alex Wong)

Le président élu des Etats-Unis, Barack Obama, a promis jeudi une réduction d’impôts de 1.000 dollars à 95% des ménages américains dans le cadre de son plan de relance de l’économie, seul capable selon lui d’éviter de longues années de récession.

Dans un discours prononcé près de Washington, M. Obama, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a expliqué que cette baisse d’impôts devait inciter les familles à “se remettre à dépenser”.

Cette mesure sera “la première étape de la réduction d’impôts à destination des classes moyennes que j’ai promise pendant la campagne électorale et qui sera comprise dans notre prochain budget”, a-t-il déclaré.

Le coût du plan de sauvetage d’au moins 775 milliards de dollars sur deux ans, préparé par la future administration, “creusera certainement le déficit du budget à court terme”, a admis le président élu. Ce plan consiste pour 40% en des réductions d’impôts.

“Mais il est tout aussi certain que ne pas en faire assez, ou ne rien faire du tout, conduirait à un plus grand déficit d’emplois, de revenus, et de confiance dans notre économie”, a-t-il prévenu.

Ne pas lancer un vaste plan de sauvetage aurait des conséquences désastreuses sur l’économie, bien pires que l’aggravation du déficit budgétaire, a averti M. Obama dans ce discours prononcé à l’université George Mason à Fairfax (Virginie, est).

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économie retransmis au New York Stock Exchange, le 8 janvier 2009 (Photo : Chris Hondros)

Le budget des Etats-Unis, plombé par la crise, devrait dégager un déficit faramineux de 1.200 milliards de dollars cette année, selon un rapport du bureau du Budget du Congrès américain (CBO) publié mercredi

“Je ne crois pas qu’il soit trop tard pour changer de cap, mais cela le sera si nous ne prenons pas des mesures cruciales le plus vite possible. Si rien n’est fait, cette récession pourrait durer des années”, a averti le futur chef d’Etat.

“Le taux de chômage pourrait atteindre un niveau à deux chiffres (…). En résumé, une mauvaise conjoncture pourrait devenir bien pire”, a ajouté M. Obama.

Le déficit de l’exercice 2008/2009 devrait représenter 8,3% du Produit intérieur brut (PIB) contre 3,1% l’an dernier, selon un rapport du bureau du Budget du Congrès américain (CBO) publié mercredi. Cet organisme a aussi annoncé une contraction de 2,2% de l’activité cette année, ainsi qu’un taux de chômage de 9% en 2010 contre 6,7% actuellement.

Ces prévisions de déficit ne prennent pas en compte le coût du plan de relance.

Dans le cadre des travaux d’infrastructures (rénovation de ponts et chaussées et d’école, généralisation de l’internet à haut débit…) qu’il a prévus, le président élu a promis de doubler la production d’énergies nouvelles en l’espace de trois ans.

“Nous moderniserons plus de 75% des immeubles de l’administration et améliorerons l’efficacité énergétique de deux millions de foyers américains, faisant ainsi économiser des milliards (de dollars) aux consommateurs et aux contribuables”, a-t-il précisé.

La présidente de la Chambre de représentants, Nancy Pelosi, a espéré que le plan de relance serait adopté avant la mi-février, faute de quoi elle a prévenu que les parlementaires ne partiraient pas en vacances comme cela est prévu à partir du 14 février.

Les dirigeants républicains du Congrès ont accueilli avec prudence le discours du futur président.

“Oui, notre économie a besoin d’aide (…) mais combien de dettes allons-nous amasser pour les générations à venir?”, s’est demandé John Boehner, chef de la minorité républicaine à la Chambre des représentants.