La Slovaquie passe sans heurt à l’heure de l’euro

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é sur un bâtiment de Bratislava, le 31 décembre 2008 (Photo : Samuel Kubani)

[01/01/2009 19:10:02] BRATISLAVA (AFP) La Slovaquie a commencé sans heurt la nouvelle année à l’heure de la monnaie unique après être devenue dans la nuit de mercredi à jeudi le 16ème membre du club de l’euro, qui regroupe désormais près de 330 millions de personnes.

En ces temps de crise, “je peux dire que nous avons fait le meilleur choix possible”, a déclaré le Premier ministre Robert Fico à la télévision.

Selon lui, “le mérite en revient aux Slovaques qui ont travaillé dur pour des salaires qui restent très éloignés du niveau des pays européens plus avancés”.

De son côté, le gouverneur de la banque centrale (NBS) Ivan Sramko a annoncé que “la conversion des systèmes bancaires s’est déroulée sans problème”.

Les banques étaient ouvertes en ce jour férié, afin de permettre aux Slovaques d’échanger leur monnaie, pour un taux de change de 30,126 couronnes pour un euro.

Les distributeurs bancaires ont commencé à cracher les nouveaux billets peu après minuit, alors qu’un superbe feu d’artifice célébrait à la fois le changement d’année, le passage de l’ex-pays communiste à l’euro et le dixième anniversaire de la monnaie européenne.

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ésident de la banque centrale slovaque, Ivan Sramko, le 31 décembre 2008 (Photo : Samuel Kubani)

“En ce moment, environ 96% des 2.258 distributeurs en Slovaquie sont en service”, a précisé la banque centrale en début d’après-midi.

Au lendemain du réveillon, la plupart des commerces, à l’exception des banques, des pharmacies de permanence et de quelques rares buffets et kiosques, étaient fermées.

“J’utilise une calculette pour savoir combien je dois rendre”, explique un serveur dans le quartier de la gare, avant de donner une poignée de pièces européennes à un client qui vient de payer avec un billet de 100 couronnes.

Ces derniers jours, les magasins de Bratislava ont attiré des foules venues dépenser leurs dernières couronnes pour les soldes d’après Noël. Beaucoup ont aussi déposé leurs économies en banque pour éviter toute opération de change.

Comme Chypre, Malte et la Slovénie, la Slovaquie a opté pour un scénario de “big-bang” avec une période de double circulation réduite à quinze jours, les autorités espérant que la plus grande partie du liquide sera échangée en une semaine, comme l’explique le site officiel www.euromena.sk.

Certains commerçants ont décidé de garder boutique close jusqu’au 16 janvier, quand les paiements se feront seulement en euro et que la couronne, en vigueur depuis l’indépendance du pays, en 1993, après la partition amiable de la Tchécoslovaquie, sera retirée de la circulation.

Assez réticente au départ, la population s’est peu à peu laissée convaincre: 58% des Slovaques sont favorables à l’euro mais en même temps 65% craignent que le changement de monnaie n’entraîne des hausses de prix.

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és pour marquer le passage du pays à l’euro le 31 décembre 2008. (Photo : Samuel Kubani)

Contrôler l’inflation (4,9% en novembre en données annuelles) reste le principal souci du gouvernement qui a mis en place un système de contrôle des prix, notamment dans le secteur de l’énergie.

“La régulation et le contrôle de la part de l’Etat sont importants dans la lutte contre l’inflation”, a souligné M. Fico.

Le pays, qui a lancé le processus monétaire dès son intégration à l’UE en 2004, peut se féliciter d’avoir bouclé ses négociations avec Bruxelles avant le grand effondrement boursier de septembre, ce qui lui a permis d’obtenir un taux de change très favorable.

Ses voisins post-communistes comme la Hongrie, la Pologne ou la République tchèque qui n’ont pas pu – ou pas voulu- opter pour une euro-adhésion aussi rapide, ont vu ces dernières semaines leur monnaie nationale glisser par rapport à la devise européenne.

La Slovaquie a pu s’aligner avant eux sur les critères de Maastricht grâce aux grandes réformes menées par le précédent gouvernement libéral. Après une croissance record de 10,4% en 2007, l’économie, qui repose essentiellement sur l’automobile et l’électronique, reste une des plus performantes d’Europe, avec un résultat enviable de 7,4% attendu pour 2008.