Réunion à Londres de producteurs et consommateurs de pétrole

photo_1229701284026-1-1.jpg
étrole (G), le Premier ministre britannique Gordon Brown et le Prince Andrew à Londres le 19 décembre 2008 (Photo : Oli Scarff)

[19/12/2008 15:43:55] LONDRES (AFP) Vingt-sept pays producteurs et consommateurs de pétrole se réunissaient vendredi à Londres à l’invitation du Premier ministre britannique, pour tenter de trouver un moyen de stabiliser les prix du pétrole, qui semblent échapper à tout contrôle.

La volatilité des prix de l’or noir “n’est dans l’intérêt de personne”, a affirmé Gordon Brown, dans son discours d’ouverture.

“Les fluctuations sauvages des prix du marché affectent les pays dans le monde entier et font du tort tant aux pays producteurs qu’aux consommateurs”, a-t-il dit.

Le baril de pétrole brut a chuté à moins de 34 dollars vendredi à New York, au plus bas depuis quatre ans et demi.

Cette chute vertigineuse des prix (-77% en cinq mois) intervient deux jours seulement après la plus forte baisse de ses quotas de production jamais décidée par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole. L’Opep a annoncé mercredi qu’elle les réduirait de 2,2 millions de barils par jour.

La conférence de Londres avait été convoquée en juin dernier, dans le prolongement d’une conférence similaire à Djeddah, en Arabie saoudite.

photo_1229701295948-1-1.jpg
à essence (Photo : Behrouz Mehri)

Entre-temps, le paradigme s’est inversé. Alors qu’il s’agissait à Djeddah de trouver un moyen de calmer l’envolée des prix, qui avoisinaient les 140 dollars le baril, c’est désormais leur chute qui pose problème.

Des prix trop bas pourraient décourager les producteurs de pétrole d’investir dans de nouveaux moyens de production et créer les conditions d’un nouveau choc pétrolier lorsque la croissance reviendra, craignent en effet les participants à la conférence.

“Pour les producteurs, les prix actuels infligent des dégâts à l’indutrie et menacent les investissements présents et à venir”, a ainsi affirmé le ministre saoudien du pétrole Ali Al-Nouaïmi.

Mais, malgré leur engagement à travailler de concert, producteurs et consommateurs ne semblent pas plus en mesure aujourd’hui qu’hier de stabiliser les prix.

Les opérateurs de marché doutent de la capacité de l’Opep à appliquer ses propres décisions de baisse de production, une chose qu’elle a rarement fait par le passé lorsque les prix chutaient.

L’Opep continuera de réduire sa production “jusqu’à ce que les prix se stabilisent”, a pourtant répété le président du cartel Chakib Khelil vendredi, sans parvenir à enrayer la baisse des cours.

Quant au ministre saoudien du pétrole, il a rappelé que son pays considérait que 75 dollars le baril était un prix “juste et raisonnable” pour permettre aux producteurs de développer leurs capacités de pompage.

Interrogé sur le sujet, le ministre britannique à l’Energie, Ed Miliband, a refusé de dire quel niveau de prix lui paraîtrait approprié.

“Des prix moins élevés sont nécessaires pour l’économie mondiale” qui souffre actuellement d’un sérieux passage à vide, a-t-il toutefois estimé.

La conférence de Londres semblait ainsi vouée à connaître le même sort que celle de Djeddah, qui s’était achevée sur un chapelet de mesures techniques sans effet réel.

Les participants ont pourtant avancé sur au moins un point. Alors que l’Opep juge depuis des mois que la spéculation est responsable des mouvements de yo-yo des prix du pétrole, le gouvernement britannique semble s’être rallié à cette thèse.

Le ministère britannique de l’Energie a ainsi publié un rapport vendredi dénonçant le rôle des produits dérivés et des investissements spéculatifs dans la hausse des cours au début de l’année.

Afin d’y répondre, Ed Miliband a plaidé en faveur de “plus de transparence et de régulation” sur les marchés financiers.