Questions à…. Philipe de Fontaine Vive : “Faire de la méditerranée un nouveau dragon…”

En marge de la 23ème Session des Journées de l’Entreprise
2008, organisées du 27 au 28 novembre à Port El Kantaoui, à Sousse, nous avons
remarqué, avec beaucoup de plaisir, lors des panels de la matinée inaugurale,
une sensibilité méditerranéenne, un engagement passionnel en faveur du projet
d’Union Pour la Méditerranée chez un banquier européen, Philipe de Fontaine Vive
Curtaz, vice-président de la Banque Européenne d’Investissement, dont les
interventions, tout au long des travaux, ont mis en exergue la volonté de la
Banque européenne d’investissement, dont il est le représentant, durant ce
conclave annuel, de se présenter en accompagnateur agissant, fiable et crédible
des décideurs économiques des deux rives, ce qui nous a poussé à engager avec
lui, pendant la pause café, un dialogue à propos de l’avenir du maillage
économique de la Mare Nostrum et des synergies possibles, porteuses
d’employabilité, de rentabilité et d’attractivité.

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: Ces Journées de l’Entreprise vous paraissent-elles utiles ?

Philipe de Fontaine Vive Curtaz : Absolument, il s’agit d’un moment rare et
privilégié où les chefs d’Entreprise des différentes régions du Bassin
méditerranéen peuvent se rencontrer, échanger des points de vue et s’exprimer
librement sur leurs expériences entrepreneuriales respectives, au-delà des
discours officiels et des contingences politiques. C’est aussi une occasion
inespérée pour les décideurs économiques des deux rives de partager leur
expertise, d’enclencher des processus intégrateurs, de saisir les opportunités
de croissance, d’externalisation, en dépit de la crise financière, sujet
actuellement à toutes les lectures et les pronostics. A mon avis, le pourtour
méditerranéen est condamné à se développer dans la concertation ou à disparaître
dans l’indifférence générale, d’où l’utilité de ce type de conclave, censé
répondre à un enjeu de compétitivité planétaire.

Quel sera le rôle de la BEI dans cette entreprise de réseautage des deux
rives à travers l’UPM ?

La Banque européenne d’investissement entend, bien entendu, appuyer à fond le
projet d’Union Pour la Méditerranée en s’impliquant dans les grands chantiers,
tel que la dépollution, les autoroutes de la mer, le développement durable,
l’énergie solaire, décidés à l’issue de la dernière réunion à Marseille qui a
aussi annoncé, à la fin de ses travaux, la mise en place d’un Secrétariat à
Barcelone, chargé de suivre et de superviser les décisions prises lors de ce
sommet. Pour nous, financiers occidentaux, cette mer historique est un levier de
croissances potentielles, une nouvelle chance de redéploiement du tissu
industriel du nord et un vivier de ressources humaines, susceptibles de
revitaliser les échanges, de faire de la Méditerranée un nouveau dragon, une
zone de flexibilité et de mobilité, à l’instar des jeunes loups de l’Asie.

Comment comptez-vous concrétiser votre solidarité avec l’UPM ?

La Banque européenne d’investissement a, d’ores et déjà, mis à la disposition
des capitaines d’industrie de la région un plan de relance euro-méditerranéen à
hauteur de 8,7 milliards d’euros afin d’inciter les différents agitateurs
d’idées économiques de la zone de créer, en dépit des lenteurs des politiques
étatiques, des additions de valeur ajoutée, des partenariats gagnant-gagnant, à
l’image du couple franco-allemand dont les chefs d’entreprise se sont illustrés,
à l’issue de la 2ème Guerre mondiale, dans l’élaboration d’une stratégie de
convergence d’intérêts. Notre engagement est donc irréversible dans la logique «qualité-délai-prix-créativité»,
ce qui doit pousser les pays de la façade sud à cibler des créneaux précis, à
consolider les positions acquises et à homogénéiser leur pouvoir de négociation,
lors des tractations économiques régionales ou internationales.