Pérou : Lima convertie en place forte pour accueillir le sommet de l’Apec

[22/11/2008 02:12:02] LIMA (AFP)

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ésident Bush à son arrivée à Lima, le 21 novembre 2008 (Photo : Mandel Ngan)

Le président américain George Bush est arrivé vendredi à Lima, transformée en place forte à la veille du 16e sommet du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec) auquel participent notamment les présidents russe Dmitri Medvedev et chinois Hu Jintao.

M. Bush, dont c’est le dernier sommet de l’Apec avant la fin de son mandat en janvier, doit rencontrer le président Hu Jintao. Il aura aussi des entretiens avec son homologue russe et le Premier ministre japonais Taro Aso.

Un millier de manifestants ont défilé vendredi dans le centre de Lima aux sons des tambours et des flûtes andines à l’appel du syndicat de gauche CGTP pour protester contre la présence du pésident américain au Pérou, l’accusant d’être à l’origine de la crise économique actuelle.

“Bush dehors”, “criminel de guerre” criaient les manifestants contenus par d’importantes forces de police.

Brandissant des photos du “Che” Gueverra et agitant des drapeaux rouges ont réclamé un “procès populaire” pour son “attitude guerrière”.

“C’est une réunion, où nous, les pauvres, n’avons aucune place” a lancé Dionisio Gamez, un ouvrier du textile.

Après son arrivée à Lima, le président Hu a rencontré vendredi un émissaire taïwanais. Il s’agissait de la réunion de plus haut niveau à l’étranger entre Chinois depuis la séparation en 1949 de la Chine communiste et de Taïwan, selon les deux parties.

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à Lima, le 21 novembre 2008 (Photo : Rodrigo Arangua)

L’entretien de M. Hu avec l’ancien dirigeant Lien Chan, président honoraire du parti nationaliste taïwanais Kuomintang, s’est déroulé dans un hôtel de la capitale péruvienne, a constaté un journaliste de l’AFP.

Environ 100.000 hommes, policiers et militaires, sont mobilisés sur l’ensemble du territoire pour faire face à d’éventuelles manifestations ou attaques terroristes.

Des unités spécialisées dans la lutte anti-terroriste et les attaques nucléaire, chimique ou bactériologique sont en alerte tandis que des tireurs d’élite ont été déployés aux points stratégiques de Lima, une agglomération de sept millions d’habitants.

Trois anneaux de sécurité ont été établis autour du “Pentagonito” (le petit Pentagone), le quartier général de l’armée, un ancien centre de tortures sous la présidence d’Alberto Fujimori (1990-2000) où aura lieu le sommet.

Les dirigeants de l’Apec devraient lancer un appel en faveur de l’ouverture des marchés malgré la crise économique et pour un front commun contre toute tentation de protectionnisme.

M. Bush qui passera le pouvoir à son successeur démocrate Barack Obama en janvier, souhaite le soutien de l’Apec aux positions du G20.

Toutefois, rien ne garantit que M. Obama reprenne le message en faveur du libre-échange délivré par l’Apec alors que la tourmente financière tend à raviver un sentiment protectionniste aux Etats-Unis.

Le sommet devrait aborder, outre la crise financière et la libéralisation du commerce, la coopération en matière de sécurité (anti-terrorisme), de sécurité alimentaire, de défense de l’environnement et le changement climatique.

L’Apec, forum dédié depuis sa création en 1989 à la promotion du libre-échange, compte 21 membres (Australie, Brunei, Canada, Chili, Chine, Etats-Unis, Indonésie, Japon, Hong Kong, Corée du Sud, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Papouasie Nouvelle-Guinée, Pérou, Philippines, Russie, Singapour, Taïwan, Thaïlande et Vietnam).

Ils rassemblent 41% de la population mondiale, soit 2,6 milliards de personnes, et représentent 61% du Produit intérieur brut (PIB) et 47% du commerce de la planète.