Beaux arts : Pourquoi tout est-il importé ?


Par Maryam OMAR

Si l’un de vos enfants (ou qui que ce
soit de vos proches) est étudiant en Beaux arts, vous savez certainement de
quoi nous parlons. Toutes ces fournitures, interminables, aussi chères les
unes que les autres, qui vous saignent à blanc… Et pas l’ombre d’une
échappatoire, car il est impossible de se rabattre sur la production locale,
ni même les trucs chinois certes de très mauvaise qualité mais donnant au
moins le change quand on n’en peut plus !

 

Pour les autres, savez-vous ce que
coûte un bâton de fusain, une sanguine, une mine de plomb, des crayons de
couleurs, des pastels, des pinceaux, du papier… ? Savez-vous que tout cela
est étiré quasiment à l’infini avec des nuances interminables ? Savez-vous,
par exemple, que pour les pastels certaines marques en proposent 600 nuances
rien que dans le dur, sans parler du pastel tendre, du pastel à huile, en
bâton, en crayon, en boîte de poudre… ?

 

Ceci sans parler des livres d’art,
des manuels, des magazines… dont les prix peuvent atteindre des sommets
ainsi que des mannequins de bois, des couteaux à peindre, des gommes, des
cutters, des planches, des chevalets, des boîtes, des couleurs acryliques,
huile, gouache, aquarelle… et la liste est longue.

 

Eh bien tout cela, absolument tout,
est importé et coûte les yeux de la tête… et la tête avec !

 

Et quand on nous dit que les chefs
d’entreprise tunisiens ont de la ressource et de la créativité et qu’ils
sont absolument capables de dénicher les meilleurs créneaux, permettez-nous
d’en douter. Ce marché est immense, à l’échelle planétaire parce que ce ne
sont pas les étudiants qui ont besoin de ces innombrables matériaux. Loin de
là, avec eux (et plus encore), il faut compter les centaines de millions de
professionnels et d’amateurs qui se trouvent aux quatre coins du monde. Et
tout ce joli monde consomme à n’en plus finir… et les industriels des pays
développés (avec quelques uns émergents) se partagent cet immense gâteau.