Le Cirque du Soleil vend 20% de ses parts à deux sociétés de Dubaï

 
 
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à Oberhausen en Allemagne (Photo : Volker Hartmann)

[06/08/2008 20:56:36] MONTRÉAL, 6 août 2008 (AFP) Le promoteur immobilier émirati Nakheel et la firme d’investissement Istithmar ont annoncé mercredi le rachat conjoint de 20% du Cirque du Soleil, la troupe de saltimbanques québécoise devenue en moins de 25 ans une multinationale du divertissement.

Les sociétés Istithmar et Nakheel sont membres de Dubai World, une holding contrôlée par le gouvernement de l’émirat de Dubaï.

Les deux sociétés et le principal actionnaire du Cirque du Soleil, son fondateur Guy Laliberté, n’ont pas dévoilé le montant de la transaction. La troupe, toujours dirigée par Guy Laliberté, âgé de 48 ans, produit cette année 18 spectacles, notamment à Las Vegas, Macao et Tokyo.

Le chiffre d’affaires de la troupe canadienne dépasse 700 millions de dollars américains par année et ses spectacles sur la route et en salle attirent près de 10 millions de spectateurs.

Des rumeurs avaient circulé en juin selon lesquelles le cirque québécois allait être vendu à des intérêts de Dubaï, ce qui avait créé “un certain climat d’insécurité” au sein du groupe québécois, a indiqué à l’AFP son PDG, Daniel Lamarre.

“Le cirque n’est pas vendu, je demeure le capitaine du bateau”, a assuré mercredi son fondateur Guy Laliberté, qui détient quelque 80% des parts du cirque et en garde le contrôle artistique.

“Le partenariat est une occasion unique de mettre de l’avant le rêve que j’ai forgé d’amener le cirque à un autre niveau. (…) Avec ce partenariat, je peux garder le contrôle de mon entreprise avec le soutien et la contribution d’un partenaire reconnu et respecté à travers le monde”, a-t-il fait valoir.

Le Cirque du Soleil est un groupe privé dont la valeur demeure difficile à déterminer. Elle oscillerait toutefois entre “deux et trois milliards de dollars”, a précisé M. Lamarre.

Fondé en 1984 grâce à une subvention du gouvernement québécois, le Cirque du Soleil a par la suite multiplié les tournées en Amérique du Nord, avant d’installer des spectacles permanents au début des années 90 à Las Vegas, aux Etats-Unis, et était à la recherche de nouveaux capitaux pour assurer son développement.

“Plutôt que d’aller en bourse, ce qui aurait entraîné des contraintes importantes, (le cirque) a trouvé un investisseur”, a déclaré à l’AFP Laurent Lapierre, professeur à l’école des Hautes études commerciales (HEC) de Montréal.

Le promoteur immobilier Nakheel, connu pour l’aménagement au large des côtes de Dubaï de trois îles en forme de palmier, avait déjà conclu un accord avec le Cirque du Soleil pour construire un théâtre de 1.800 places pour la présentation d’un spectacle permanent pendant quinze ans à partir de 2011.

Des grands ténors de l’industrie du divertissement ont montré de l’intérêt au cours des dernières années pour un éventuel achat du cirque québécois.

“Il (Guy Laliberté) n’y a jamais songé, il n’a jamais voulu le faire, et il y consent aujourd’hui pour deux raisons: premièrement parce qu’un partenaire accepte une participation de seulement 20%… et d’autre part parce qu’il nous amène rapidement des projets de développement que nous n’aurions pas eu autrement”, a expliqué M. Lamarre.

Le Cirque espère “suivre” la société Nakheel dans son développement immobilier international afin “d’accélérer” sa propre croissance, a assuré M. Lamarre.

 06/08/2008 20:56:36 – Â© 2008 AFP