Le bonus-malus automobile va coûter 200 millions à l’Etat en 2008 selon Eric Woerth

 
 
[19/06/2008 16:58:29] PARIS (AFP)

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à l’Elysée le 11 juin 2008. (Photo : Gerard Cerles)

Le ministre du Budget, Eric Woerth, a indiqué jeudi que le système de “bonus-malus” écologique automobile coûterait environ 200 millions d’euros à l’Etat en 2008, confirmant une information du journal Les Echos.

Interrogé sur Radio Classique à ce sujet, M. Woerth a souligné: “ça reste une prévision pour l’année, mais c’est à peu près la tendance”.

“Le fait que ça coûte, ça veut dire que c’est un succès, ça veut dire que ça marche bien”, “que les Français achètent moins de voitures qui rejettent plus de carbone”, a poursuivi le ministre.

Si “pour l’environnement, c’est une bonne nouvelle”, “pour les finances publiques, ce n’est pas forcément une bonne nouvelle”, a-t-il toutefois reconnu.

Le dispositif actuel prévoit un bonus pour les véhicules neufs émettant moins de 130 grammes, pouvant aller jusqu’à 1.000 euros, et un malus pour ceux émettant plus de 160 g CO2/km. Il était prévu pour être neutre sur les finances publiques, les taxes versées par les acheteurs des voitures les plus polluantes devant compenser les aides perçues par les acquéreurs de véhicules émettant moins de CO2.

Selon Les Echos, le ministre du Budget serait “partisan d’un malus-malus”, c’est-à-dire un système pénalisant les voitures polluantes sans récompenser les écologiques. Sur Radio Classique, M. Woerth a reconnu que le système de bonus était “politiquement plus vendable et plus pédagogique”.

“C’est un bon système, mais un système qui coûte et il faut bien régler le curseur de ce type de fiscalité”, a-t-il ajouté.

Le “malus-malus” n’est “qu'”une idée”, a assuré Eric Woerth, estimant que l’on devait pouvoir “allier la préservation de l’environnement et l’équilibre des finances publiques, en limitant le coût de ce genre de dispositif, qui doit être fait pour s’équilibrer”.

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ée le 16 avril 2008. (Photo : Pierre Verdy)

Le ministre de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo, avait annoncé début juin qu’il souhaitait étendre dès 2009 le dispositif de bonus-malus mis en place pour les achats de voitures neuves à une vingtaine de familles de produits.

“Je ne veux pas contrarier Jean-Louis Borloo”, a dit M. Woerth. “En même temps, il faut tenir les finances publiques”. “Si on attache un système de bonus-malus à une vingtaine de produits, il doit pouvoir s’équilibrer”, a répété le ministre du Budget.

Jean-Louis Borloo a répondu au ministre du Budget en fin de matinée en rappelant que l’objectif du système de bonus-malus sur les voitures vise la “neutralité” du système et en assurant qu’il n’avait “aucune inquiétude” sur sa reconduite l’an prochain.

“Il est clair que sur la durée, c’est le principe même d’équilibre qui est recherché, il faudra que ce soit équilibré d’une manière ou d’une autre: l’objectif, c’est effectivement la neutralité”, a déclaré le ministre interrogé sur France Info. “Eric Woerth est dans son rôle. Le concept de bonus-malus est la neutralité, je suis moi aussi pour que ce soit l’équilibre et je n’ai aucun état d’âme, aucun problème avec le ministre du Budget”, a assuré M. Borloo.

“Il a été prévu d’annualiser les très, très grosses (voitures) consommatrices, on va le faire, c’est dans le texte (de loi) Grenelle”, a-t-il insisté. “Je n’ai aucune inquiétude particulière pour l’année prochaine” et la reconduite du dispostif.

Il a rappelé que cette “stratégie de très long terme” devait être réévaluée tous les deux ans, avec l’idée de décaler le curseur chaque année ou tous les 2 ans de 5 grammes supplémentaires de CO2 pour “arriver un jour à une voiture complètement neutre en carbone”.

 19/06/2008 16:58:29 – Â© 2008 AFP