Les PME à l’heure du réseautage


Par Abou SARRA

Les petites et moyennes tunisiennes (PME), fragilisées structurellement par
leur petite taille et leur faible pénétration à l’international, n’ont
d’autre choix, pour survivre, que de s’organiser en réseaux.

Cette problématique a été débattue au cours d’un séminaire, organisé,
mercredi 14 mai 2008, à Tunis, sur le thème : «La mise en réseaux des
entreprises : un outil de développement de la compétitivité».

L’enjeu est de taille lorsqu’on sait que la conclusion de l’Accord
d’association avec l’Union européenne a entraîné, entre autres, une pression
concurrentielle sur l’industrie locale constituée à hauteur de 95% de
petites et moyennes entreprises (pme).

Conséquence : les PME tunisiennes doivent unir leurs capacités pour faire
face à la concurrence et s’initier, dans les meilleurs délais, à la
réseautique.

Les avantages sont connus. Une entreprise en réseau fonctionne sous forme
d’alliances, souvent peu hiérarchisées, avec d’autres entreprises.

Concrètement, les avantages sont perceptibles à travers la réduction des
coûts de production, l’accroissement crescendo du chiffre d’affaires,
l’augmentation des exportations, la conquête de nouveaux marchés,
l’acquisition d’une plus grande crédibilité et d’une plus importante
capacité de négoce et de négociation.

Il s’agit également pour les PME de mettre en commun leurs réseaux de
contact et d’améliorer leur potentiel d’approvisionnement et de
commercialisation.

L’objectif de la mise en réseau ne doit pas, toutefois, se limiter à la
commercialisation et à des actions de promotion des produits locaux à
l’étranger. Le plus important est de transcender ce stade pour englober
d’autres domaines tels que l’innovation, la créativité et la recherche
développement.

Conscients de cette donne, les pouvoirs publics ont agi en amont en optant
pour une économie boostée par la connaissance, le savoir-faire et les
Technologies de l’information et de la communication (TIC).

Dans cette optique se situe la création de technopôles et de consortiums.

Aujourd’hui, une dizaine de technopoles sont programmés. Outre le doyen des
technopôles, celui des technologies de la communication d’El Ghazala, il y a
lieu de signaler d’autres en phase avancée de réalisation, s’agissant,
notamment, du pôle de compétitivité du secteur textile-habillement Monastir-
Feijja, du technopole de l’agroalimentaire à Bizerte et de celui de la
biotechnologie à Borj Cédria. L’objectif national est de réaliser un
technopôle, du moins une pépinière d’entreprises dans chaque région.

Viennent ensuite les consortiums qui ont pour ultime objectif d’accroître la
capacité de négociation des PME avec ses partenaires (clients, fournisseurs
et bailleurs de fonds). Ces consortiums sont actuellement au nombre de 20
répartis sur l’agroalimentaire (3), textile-habillement (4), bois et
ameublement (2), cuir et chaussure (1), mécanique et électrique(2), conseil
et ingénierie (8).

Le XIème plan (2007-2011) prévoit de doubler ce chiffre pour les porter à
40.

Seule zone d’ombre, la mise en réseau des PME est de courte durée. Les
entreprises ont tendance à quitter les consortiums une fois qu’elles se
sentent capables de manœuvrer toutes seules.

C’est pour dire qu’on est toujours loin du travail d’équipe et de la culture
d’entreprise.