L’ancien PDG de Smoby-Majorette présenté jeudi matin au parquet de Nancy

 
 
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Jean-Christophe Breuil, le 19 octobre 2007 à Paris (Photo : Eric Piermont)

[26/03/2008 10:54:33] LYON (AFP)
L’ancien
PDG et petit-fils du fondateur du fabricant de jouets
Smoby-Majorette, Jean-Christophe Breuil, soupçonné
de malversations financières, devrait être
présenté jeudi matin à un juge d’instruction
du parquet de Nancy, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

La garde à vue de M. Breuil, interpellé mardi matin
à son domicile situé dans le centre de Lyon, a
été prolongée de 24 heures. Il est
actuellement entendu dans les locaux de la section
financière de la PJ de Dijon, a-t-on indiqué de
même source.

Un juge d’instruction de la juridiction inter-régionale
spécialisée (JIRS) du parquet de Nancy a
délivré une commission rogatoire à la suite
de l’ouverture d’une information judiciaire à
l’encontre de M. Breuil par le procureur de la
République de Lons-le-Saunier qui le soupçonne
d’avoir mis en place un système de détournements
de fonds de Smoby-Majorette via des sociétés
écrans à l’étranger.

“La garde à vue se déroule normalement et mon
client continue de démentir ces accusations”, a
indiqué mercredi à l’AFP l’avocat de
Jean-Christophe Breuil, Alain Ribeyre.

M. Breuil avait démenti formellement lors d’une
conférence de presse mi-octobre ces accusations,
s’estimant victime d’une “campagne de manipulation”
de la part de personnes voulant “la mort” du
numéro un français du jouet.

Asphyxié par une dette de 277 millions d’euros,
Smoby-Majorette avait été placé en
redressement judiciaire en octobre. L’essentiel du groupe,
à l’exception de sa filiale Majorette, avait
été repris le 3 mars par l’Allemand Simba qui
prévoit de licencier plus de la moitié des
salariés français d’ici fin mars.

Nommé à la tête de Smoby en 1993, à la
suite du décès brutal de son père, M. Breuil
avait réalisé plusieurs acquisitions dont
Majorette-Solido en 2003 et Berchet en 2005, et avait
créé l’ensemble des filiales à l’étranger.

Plusieurs perquisitions ont eu lieu au domicile lyonnais de
M. Breuil ainsi qu’au siège du fabricant de jouets
à Lavans-lès-Saint-Claude (Jura). Des
salariés des services financiers et comptables ont
été entendus par la police.

Le quotidien Le Figaro avait révélé mi-octobre
le nom de plusieurs entreprises absentes de l’organigramme
de Smoby, qui seraient curieusement apparues au moment de la
prise de contrôle de Smoby par l’Américain MGA
Entertainment dont Effective Label Limited,
société appartenant à une firme basée
aux Caraïbes qui aurait acheté en Chine des jouets
qu’elle revendait à Smoby, moyennant une commission de 6%.

Aux Pays-Bas, la société Euro Toys, cliente de
Smoby, aurait bénéficié de conditions
commerciales particulièrement avantageuses, achetant
à 20% de leur prix à Smoby-France les jouets
qu’elle revendait au prix du marché local, selon le Figaro.

 26/03/2008 10:54:33 – © 2008 AFP