ExxonMobil fait geler plus de 12 milliards de dollars d’actifs du Venezuela

 
 
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Le logo de la compagnie pétrolière ExxonMobil sur une citerne dans la raffinerie de Joliet (Illinois), le 1er novembre 2007 (Photo : Scott Olson)

[08/02/2008 07:01:59] NEW YORK (AFP) Le groupe pétrolier ExxonMobil a obtenu d’un tribunal de Grande-Bretagne le gel de 12 milliards de dollars d’actifs du Venezuela dans le monde, dans le cadre de sa demande d’arbitrage contre le gouvernement vénézuélien, qui a nationalisé ses activités dans le pays.

ExxonMobil a “obtenu de la Haute Cour à Londres un ordre de gel mondial contre la compagnie nationale Petroleos de Venezuela (PDVSA), qui interdit à PDVSA de disposer de ses actifs dans le monde jusqu’à hauteur de 12 milliards de dollars”, a indiqué une porte-parole jeudi soir.

ExxonMobil a aussi précisé avoir aussi obtenu des ordres supplémentaires de tribunaux aux Pays-Bas et dans les Antilles néerlandaises contre PDVSA, pour faire geler des actifs de la compagnie dans chacune de ces juridictions, également à hauteur de 12 milliards de dollars.

Le groupe américain, premier groupe pétrolier mondial, a déposé en septembre dernier une demande d’arbitrage international pour obtenir des compensations pour son retrait de la région pétrolière de l’Orénoque, nationalisée par le gouvernement vénézuélien.

ExxonMobil a précisé jeudi soir avoir dans ce cadre sollicité l’appui de plusieurs tribunaux dans le monde.

Le groupe a en outre obtenu d’un tribunal de New York l’autorisation de geler des actifs de PDVSA d’environ 300 millions de dollars.

Le groupe américain a déposé en septembre dernier une demande d’arbitrage international pour obtenir des compensations pour son retrait de la région pétrolière de l’Orénoque, nationalisée par le gouvernement vénézuélien.

Le président vénézuélien Hugo Chavez a parachevé fin juin 2007 la reprise en main de sa riche région pétrolière de l’Orénoque (500.000 barils extraits par jour) et s’était engagé à indemniser les multinationales pétrolières sur la base de la valeur comptable des actifs, et non pas celle du marché pétrolier.

ExxonMobil, tout comme l’américain ConocoPhillips, ont préféré quitter la région de l’Orénoque plutôt que de voir leur rôle et leur bénéfice réduit.

En revanche, Total (France), Statoil (Norvège), Chevron (Etats-Unis) et BP (Grande-Bretagne) ont accepté que la part de la compagnie nationale PDVSA devienne nettement majoritaire dans les co-entreprises pétrolières de l’Orénoque.

ExxonMobil a dégagé en 2007 le plus important bénéfice de l’histoire du capitalisme, à 40,6 milliards de dollars, porté par la flambée des cours du brut, et son chiffre d’affaires dépasse celui de la plupart des pays du globe.

Son retrait de l’Orénoque a cependant entraîné une baisse de 1% de sa production mondiale l’an dernier.

Selon la presse américaine, ExxonMobil a intenté ces actions de gel de peur que le gouvernement d’Hugo Chavez ne déplace ces actifs dans d’autres pays, hors de portée d’une décision de la commission d’arbitrage internationale.

 08/02/2008 07:01:59 – © 2008 AFP