Afrique – Développement : Renforcement des capacités et recherche

Par : Tallel
Afrique – Développement : Renforcement des capacités et recherche

Le continent africain jouit d’un
taux de croissance annuel relativement consistant et modeste d’environ six
pour cent, qui ne traduit malheureusement pas de manière significative la
réduction de la pauvreté, a affirmé, jeudi à Addis-Abeba, le
secrétaire-exéctutif de la CEA, M. Abdoulie Janneh, à l’ouverture de la
Conférence économique africaine. Organisée conjointement par le Groupe de la
Banque africaine de développement (BAD) et la Commission économiques des
Nations Unies pour l’Afrique (CEA), la conférence a souligné le rôle des
intellectuels dans les questions liées au développement du continent.

 

La première séance plénière de la
conférence a mis l’accent sur le renforcement des capacités et la
reformulation de la politique industrielle. L’exposé du directeur exécutif
du Consortium africain pour la recherche économique, M. William M. Lyakurwa,
a porté sur le «renforcement des capacités et des partenariats de recherches
», mettant un accent sur les économies émergentes, notamment la Chine et
l’Inde. Le continent africain devra tirer profit de la mondialisation,
source d’énormes possibilités.

 

La croissance de la Chine et de
l’Inde, a souligné M. Lyakurwa, a largement contribué à l’augmentation des
revenus, avec des bénéfices significatifs générés par l’expertise de la
diaspora et les transferts de fonds. L’accès croissant de l’Afrique aux
technologies agricoles et d’infrastructures, ainsi qu’aux investissements
dans le capital humain font également partie des avantages de la
mondialisation. Avec la démocratie, il est possible d’atteindre la bonne
gouvernance économique.

 

Le PIB de la Chine est d’environ
12 pour cent par an. Quoi qu’elle soit le deuxième exportateur et
importateur mondial, la Chine joue un rôle prépondérant en investissant dans
d’autres pays. Connue pour ses exportations, la Chine s’implique
actuellement dans les travaux de construction, l’industrie et dans d’autres
secteurs de l’économie africaine. L’une des préoccupations soulevées lors de
la session plénière portait sur les relations sino-africaines qui, selon
certains sont déséquilibrées. « La Chine a ses objectifs et il s’agit pour
nous de connaître la place de l’Afrique dans ces objectifs », a déclaré M.
Lyakurwa.

 

M. Lyakurwa a également souligné
que l’Afrique peut tirer davantage profit de la situation, en fournissant à
la Chine les ressources dont elle a besoin pour la croissance de son
économie, affirmant que les défis de développement du continent africain,
tels que la croissance de la population, la pauvreté, les maladies, les
faibles capacités humaines et institutionnelles, ainsi que la mauvaise
gestion des ressources naturelles, peuvent être jugulés à travers les
partenariats. Par ailleurs, M. Lyakurwa a indiqué que les institutions
nationales de recherches pourraient mener des études spécifiques pays sur
les thèmes, affirmant que le continent tirait déjà profit des relations
bilatérales avec la Chine, les Etats Unis et l’Union européenne. Les
communautés économiques régionales jouent un rôle proactif dans le
développement du commerce et des infrastructures, a-t-il ajouté, évoquant
trois niveaux de partenariats susceptibles d’aider l’Afrique à relever ces
défis.

 

S’appuyant sur ces affirmations,
M. Lyakurwa a félicité le Consortium africain pour la recherche économique,
la CEA, l’UA et le NEPAD, la BAD, le FMI, la Banque mondiale et l’OMC, pour
leurs « contributions à l’atteinte des objectifs de développement des pays
africains ». Cependant, a-t-il souligné, le renforcement des capacités
demeure un véritable défi pour le continent, rappelant que «les individus
viennent et partent, mais que les institutions restent », répondant à la
préoccupation d’un participant. La capacité de l’individu et celle de
l’institution vont de pairs, a-t-il ajouté.

 

Les participants ont profité de
l’occasion pour examiner les questions liées à la fuite des cerveaux. Le
phénomène de la fuite des cerveaux permet de partager le savoir, mais son
impact sur les secteurs économiques, telles que la santé et l’éducation peut
être dévastateur. Les participants ont été invités à réfléchir sur la
question afin de trouver des solutions possibles.

 

Concernant les joint-ventures
entres institutions, M. Lyakurwa a déclaré qu’ils peuvent apporter des
contributions significatives aux débats politiques, étant donné qu’ils
permettent de renforcer les capacités internes des Etats et des institutions
à développer une approche proactive et avertie dans la recherche de
solutions stratégiques par les pays.

(Source:
BAD, site web : www.afdb.org)