Le prix du sapin flambe avec un début de pénurie du nordmann au Danemark

 
 
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Des sapins vendus à Caen (Photo : Mychele Daniau)

[22/11/2007 08:51:13] PARIS (AFP) A un mois de Noël, les producteurs de sapin sont optimistes, la demande s’annonçant bonne cette année malgré une hausse significative du prix du nordmann, un arbre ne perdant pas ses aiguilles dont le Danemark est le premier exportateur européen.

“Le marché français du sapin n’est pas déprimé. Il se porte même bien grâce à l’engouement des Français pour le nordmann, conifère qui pendant deux mois ne perd pas ses aiguilles”, explique Frédéric Naudet, président de l’Association française du sapin de Noël naturel (AFSNN).

Mais il souligne que le prix a sensiblement augmenté ces dernières années. Commercialisé à 24,50 euros en moyenne l’an dernier pour un arbre de 1m/1m50, contre 22,90 euros en 2005, selon les chiffres de TNS-Sofres, le nordmann devrait encore augmenter cette année, le Danemark, principal producteur, ayant du mal à répondre à la demande un peu partout en Europe.

Ce pays produit chaque année entre 8 et 9 millions de sapins (99% de nordmann), dont 90% sont exportés en France, en Allemagne et en Grande-Bretagne.

Selon l’Association danoise de cultivateurs de sapins, les prix de gros d’un nordmann auraient augmenté de 15 à 20% cette année.

L’AFSNN souligne toutefois que 80% des sapins naturels vendus en France (4,7 millions en 2006) ont poussé dans des terres françaises et n’ont pas subi la flambée des cours. “Dans les jardineries et les hypermarchés, la hausse du nordmann sera donc inférieure à celle indiquée par les Danois”, expliquent les professionnels.

Autre facteur d’inflation, la pénurie de main d’oeuvre. Fin octobre, les producteurs allemands de sapins de Noël ont indiqué qu’il manquait jusqu’à 20% des 10.000 travailleurs saisonniers venus des pays de l’Est dont ils ont habituellement besoin.

L’ascension du nordmann a été réalisée aux dépens de l’épicéa, variété de conifère la plus répandue en Europe, qui est tombée à 37,4% contre 70% il y a sept ans, selon les statistiques de l’Oniflhor (Office national interprofessionnel des fruits, légumes et horticulture). Un épicéa est commercialisé cette année à 14,80 euros.

Les sapins artificiels sont aussi en perte de vitesse, leurs ventes étant tombées en 2007 à 700.000 pièces, contre un million il y a trois ans.

En France, l’arbre de Noël trône dans un foyer sur quatre, le nordmann tenant désormais la vedette, avec 60% du marché, contre 28,8% en 2000.

Garni de guirlandes et de bougies, il brille en Europe du nord dans une maison sur deux, et l’Allemagne doit importer 7 millions d’arbres pour couvrir le tiers de la très forte demande.

Soixante-dix producteurs, soit la moitié des pépiniéristes français, ont créé l’AFSNN en 1998 pour la défense du conifère, avec pour objectif l’obtention d’une IGP (Indication géographique protégée) “sapin de Bourgogne”, mais aussi de tordre le cou aux idées reçues.

“Le sapin n’est pas prélevé sur une forêt existante. C’est un produit de culture au même titre que les fleurs”, déclare M. Naudet, un des premiers pépiniéristes dans le Morvan, terre d’élection des conifères cultivés.

“Chaque arbre coupé pour les fêtes est systématiquement replanté après un temps de repos du sol sur lequel il a été prélevé”, assure-t-il.

Les Français achètent leur sapin entre le 15 et 20 décembre, majoritairement dans les jardineries et les grandes surfaces.

 22/11/2007 08:51:13 – © 2007 AFP