M. Mohamed Al Gergawi, EAU : « La Tunisie constituera une capitale économique de cette région »

M. Mohamed Al Gergawi, EAU : « La Tunisie constituera une capitale
économique de cette région »

Propos recueillis par Ghada KAMMOUN


gergewi200.jpgEn
visite en Tunisie à l’occasion du forum économique de Tunis ( 9-10 novembre
2007), M. Mohamed Al Gergawi, ministre d’Etat, chargé des Affaires du
Conseil des ministres des Emirats Arabes Unis et président de «Dubai-holding»
-l’actionnaire de Tunisie Télécom- s’est exprimé dans cette
interview sur des questions d’intérêts communs liées à la coopération
bilatérale et aux opportunités d’investissement en Tunisie.

 


Sama Dubai, filiale du groupe «Dubai-holding», est également engagée dans le
secteur de l’immobilier en Tunisie, et ce avec le projet grandiose du Lac
Sud : La porte de la Méditerranée.

 

Webmanagercenter: Quels sont selon vous les motifs du choix de
l’investissement en Tunisie par les Emirats Arabes Unis ?

 

M. Mohamed Al Gergawi: On
commence tout d’abord par l’étude des marchés dans la région, puis pour
investir dans un pays on prend en considération plusieurs facteurs tels que
la stabilité politique et sociale, son taux de croissance économique, sa
législation, son infrastructure et son potentiel humain.

 

Depuis ma visite en Tunisie, il y
a deux ans, la collaboration avec le gouvernement tunisien ainsi que le
secteur privé, n’a cessé d’accroître. Notre investissement prévisionnel en
Tunisie a été de 300 millions de dollars.

 

Ce qui est rassurant, c’est que
la Tunisie, en tant que pays prometteur, a permis une évolution rapide du
montant de nos investissements qui s’est élevé alors de 3 milliards de
dollars, soit dix fois plus le montant prévu ! Cet investissement étranger
est considéré comme le plus important en Tunisie durant cette période.

 

A présent, nous sommes engagés à
plus de 15 milliards de dollars, après l’annonce du projet du Lac sud dont
l’investissement est estimé à 12-15 milliards de dollars.

 

En résumé, les facteurs cités
ci-dessus sont ceux déterminants du volume d’investissement étranger.

 

D’ailleurs, plusieurs autres
sociétés de la région ont été encouragées par notre expérience et sont
venues contribuer à augmenter le volume des investissements étrangers en
Tunisie.

 

Comment évaluez-vous vos
premières expériences d’investissement en Tunisie, notamment pour votre
groupe Dubaï Holding ?

 

A ce stade, nous ne cachons pas
notre satisfaction, dans l’encombrement actuel des fonds étrangers arabes de
plus en plus présents en Tunisie. Ce pays offre d’innombrables opportunités
d’investissement au niveau de l’Afrique du Nord et même de l’Europe du Sud :
elle constituera une capitale économique de cette région.

 

Outre les facteurs cités
auparavant, la Tunisie assure d’autres conditions favorables d’attraction
des fonds étrangers, dont essentiellement la qualité distinguée de ses
ressources humaines, assurée entre autres par les budgets importants alloués
à l’enseignement dans ce pays. En effet, le niveau d’enseignement en Tunisie
est l’un des meilleurs sur le plan international et est le meilleur sur le
plan arabe.

 

Dans quelles mesures
estimez-vous compter sur les sociétés et les compétences tunisiennes dans la
réalisation de vos projets ?

 

Le projet actuel -celui du Lac
sud de Tunis- alimenté par nos fonds, fera appel à certaines compétences
étrangères mais reposera essentiellement sur celles tunisiennes parce que
c’est en définitif un projet tunisien. Notre objectif essentiel étant la
création de postes d’emploi pour les jeunes tunisiens (il est prévu que le
projet du Lac sud offrira 140.000 postes pour les compétences tunisiennes).
Nous collaborons étroitement avec le gouvernement tunisien pour promouvoir
le tourisme d’affaires à longueur d’année et ce pour palier au manque
actuellement évoqué par l’achèvement des campagnes estivales engendrées par
le tourisme saisonnier.

 

Outre les télécommunications
et l’immobilier, quels sont les autres éventuels secteurs dans lesquels vous
comptez investir ? 

 

Nous avons déjà quelques autres
investissements dans le secteur industriel et nous comptons les développer
davantage. Il est également envisageable
d’investir dans le secteur des médias en Tunisie mais rien n’est encore à ce
jour confirmé. En tout cas, les opportunités sont multiples et la bonne
volonté y est.