Le Medef annoncera le remplaçant de Gautier Sauvagnac d’ici à la fin de semaine

 
 
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Le président de l’Union des industries et métiers de la métallurgie, Denis Gautier-Sauvagnac, le 26 septembre 2007 à Paris (Photo : Mehdi Fedouach)

[16/10/2007 12:08:20] PARIS (AFP) La présidente du Medef Laurence Parisot a déclaré mardi qu’elle annoncera “d’ici la fin de la semaine” le nom du remplaçant de Denis Gautier-Sauvagnac comme chef de file du patronat pour la négociation sur le marché du travail, souhaitant que ce dossier revienne “au premier plan”.

“J’annoncerai qui sera le chef de file d’ici la fin de la semaine. Le prochain chef de file sera choisi parmi l’équipe actuelle de négociateurs. C’est une décision que je dois prendre rapidement”, après avoir “bien sûr” consulté les deux autres organisations patronales, la CGPME (petites et moyennes entreprises) et l’UPA (artisans), a dit Mme Parisot, lors de son point presse mensuel.

Revenant sur le retrait de Denis Gautier-Sauvagnac comme négociateur en chef du Medef face aux syndicats de salariés, elle a expliqué que “le trouble provoqué dans l’opinion publique par sa seule présence dans la négociation lui ôtait la compétence pour agir”.

Compte tenu de ce retrait, Mme Parisot a estimé que le Medef allait “avoir besoin de beaucoup de gens disponibles et compétents” pour les négociations sur la modernisation du marché du travail, sur la pénibilité ainsi que pour la délibération sociale sur les réformes du financement et de la représentativité.

“Il y a une recherche de compétences et de ressources en cours. Je ne suis pas inquiète sur le processus lui-même, je veux qu’il soit bien réfléchi”, a-t-elle ajouté.

Pour la présidente du Medef, “il est temps que la négociation de modernisation du marché du travail revienne au premier plan. C’est l’intérêt des entreprises et des chefs d’entreprise que ce sujet et ses différents volets soient à nouveau au centre et au coeur des débats”.

A partir du 25 octobre, la négociation, qui a commencé début septembre, “va rentrer dans le vif”. “Il est évident qu’il va falloir élaborer ensemble, entre patronat et syndicats, les lignes possibles d’un compromis”, a poursuivi Mme Parisot.

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Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault le 18 septembre 2007 à Paris (Photo : Francois Guillot)

Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, avait estimé mardi sur France 2 que l’affaire Gautier-Sauvagnac pouvait concerner uniquement le patronat et non un financement syndical comme évoqué jusqu’à présent.

Selon Les Echos de mardi, l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), présidée par M. Gautier-Sauvagnac qui est soupçonné d’avoir fait retirer des millions d’euros en liquide des caisses de son organisation, dispose d’une “caisse de solidarité +anti grève+” dont “le portefeuille est aujourd’hui valorisé à 100 millions d’euros”.

Interrogé, M. Thibault a rappelé que le patronat avait souvent “essayé de s’organiser pour contrer des actions, des luttes, voire des grèves” des salariés.

“Si d’aventure il l’a fait en prélevant des sommes très importantes sur les ressources des entreprises pour agir contre les intérêts des salariés, là on est sur un autre type de débat que les sources de financement” des organisations syndicales, a-t-il estimé.

Des sources proches de l’enquête préliminaire du parquet de Paris sur cette affaire ont évoqué un possible financement occulte, notamment des syndicat. Des responsables patronaux ont déclaré que ces sommes servaient à “fluidifier le dialogue social”.

M. Thibault a jugé que le patronat devait apporter “des preuves” avant “de pointer les syndicats comme étant a priori les bénéficiaires de ces sommes très importantes”. “Depuis le début de cette affaire, jamais un responsable patronal n’a apporté jusqu’à présent le plus petit début d’une preuve étayant cette affirmation”, a-t-il relevé.

Selon lui, “c’est aussi un moyen de tenter de décrédibiliser l’action syndicale dans une période où la mobilisation sociale est à l’ordre du jour”, avec une grève jeudi contre la réforme des régimes spéciaux.

M. Gautier-Sauvagnac s’est “mis en retrait” lundi de la négociation sur le marché du travail dont il était jusqu’à présent le chef de file patronal.

 16/10/2007 12:08:20 – © 2007 AFP